Le FN devant la justice pour ses affiches

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La Licra poursuit Jean-Marie Le Pen pour ses affiches stigmatisant les musulmans.

Avec cette affiche, le Front National avait déjà été accusé de plagiat par le parti suisse de l'UDC. Cette fois-ci, c'est la Ligue contre le racisme et l'antisémitisme (Licra) qui a décidé de poursuivre le président du Front national, Jean-Marie Le Pen. Ce dernier a comparu vendredi en référé devant le tribunal de grande instance de Marseille, l'association réclame l'arrêt d'une campagne d'affichage "anti-musulmans". La décision doit être rendue lundi en début d'après-midi.

Cette affiche, diffusée par le mouvement jeunesse du FN, d'abord en région Provence-Alpes-Côte d'Azur puis sur son site internet est désormais visible partout en France. Elle représente une femme intégralement voilée à côté d'une carte de France recouverte du drapeau algérien sur laquelle se dressent des minarets en forme de missiles, avec en titre "non à l'islamisme".

"C'est une provocation"

Pour l'avocat de la Licra, Me Michel Pezet, cette affiche constitue "un trouble manifestement illicite à l'ordre public", parce qu'elle "stigmatise une communauté" à laquelle on fait courir "un risque". "C'est une provocation", a-t-il poursuivi, dénonçant des "caricatures qui disent que les gens ne pourront pas vivre ensemble".

L'avocat du FN, Me Wallerand de Saint-Just, a argué de la liberté d'expression, avant d'affirmer que "cette affiche n'attaque en aucun cas l'islam et les musulmans mais les islamistes". Me Saint-Just avait auparavant demandé au tribunal de se déclarer incompétent dans cette affaire, M. Le Pen n'étant pas domicilié à Marseille et dépendant, a-t-il dit, du tribunal de Nanterre.

Interrogé à l'issue de l'audience, Jean-Marie Le Pen, s'est étonné de son assignation, affirmant que "cette affiche est claire: elle dénonce l'islamisme et pas l'islam et l'importation de cet islamisme". Interrogé lors de la publication de ces affiches, David Rachline, coordinateur nationale du FNJ et membre de l’équipe de Jean-Marie Le Pen dans sa campagne en région Paca, avait déclaré vouloir dénoncer la multiplication des "revendications communautaires" avec ces affiches.