Lagarde : l'intervention des banques centrales a été "efficace"

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
La ministre de l'Economie et des Finances Christine Lagarde s'est dit très attentive à la crise que traversent les marchés financiers internationaux depuis plusieurs semaines. Mais elle refuse de parler de "krach" boursier et invite même les épargnants à "garder la tête froide". Invitée d'Europe 1 vendredi, elle s'est félicitée du travail de coordination des banques centrales qui a été "efficace". Selon la ministre, les marchés européens semblent "stabilisés".

"Ce qui est important, c'est le phénomène de coordination des banques centrales entre elles pour remettre de la liquidité sur le marché. Ca a été le cas de manière efficace, coordonnée et decrescendo et ces interventions ont été efficaces" : Christine Lagarde, invitée d'Europe Midi vendredi, a tenu à rassurer une nouvelle fois les marchés financiers. Si crise il y a, elle a été traitée et aujourd'hui "les marchés européens au moins semblent stabilisés" a expliqué la ministre de l'Economie et des Finances. Pour Christine Lagarde, la crise actuelle des bourses n'est pas un "krach". Et les mots ont leur importance dans cette période de grande fébrilité. Pour elle, il s'agit "d'une correction brutale des marchés", "une correction financière, certes brutale mais prévisible". Christine Lagarde a aussi invité vendredi les petits épargnants à "garder la tête froide" face à la crise dite des "subprimes", des crédits à très grand risque américains, qui déstabilise comme dans un jeu de domino toutes les places financières du monde. La ministre de l'Economie et des Finances a expliqué que ces turbulences ne remettent pas en cause les objectifs de croissance de l'économie française pour cette année. Elle a même pronostiqué de "bons" troisième et quatrième trimestres de croissance. Elle a aussi souligné la solidité de système financier français. "Ce secteur est tout à fait solide et moins exposé à des risques type 'subprime' que les banques américaines", a-t-elle estimé. "Nous avons toutes les raisons d'être rassurés sur la situation de l'économie bancaire française", a-t-elle ajouté. La ministre a expliqué sur Europe 1 s'être entretenue avec le directeur général de la BNP. "Je sais qu'ils font un travail actif pour procéder à la réouverture des trois fonds" a-t-elle expliqué à propos des trois fonds d'investissement liés aux prêts à risque américains. Christine Lagarde n'a toutefois pas exclu une réunion des ministres des Finances du G7 avant la date prévue du mois d'octobre si la situation l'exigeait. De leur côté, le Parti socialiste et le Parti communiste ont réclamé vendredi des explications au gouvernement sur sa gestion de cette crise. "On n'injecte pas 250 milliards d'euros sans que cela ait d'effet sur un surenchérissement du crédit et donc de la consommation. Surtout à un moment où tous les clignotants de notre économie sont au rouge: baisse de la croissance au premier semestre, déficit record du commerce extérieur et investissement quasi nul", a expliqué Julien Dray, le porte-parole du PS. Le groupe socialiste à l'assemblée devrait d'ailleurs interpeller le gouvernement sur la question dès l'ouverture de la session parlementaire extraordinaire à la rentrée. Vendredi, l'indice Nikkei de la bourse de Tokyo a connu sa plus forte chute depuis sept ans avec une baisse de 5,42%. La bourse de Shanghai a clôturé à 2,28%. A Paris et à New York, les cours se sont au contraire envolés. Dans l'après-midi, le CAC 40 était en hausse de 3%.Wall Street a ouvert également en forte hausse de 2,26%.