L’inversion de la courbe du chômage, objectif manqué

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et Caroline Roux
L’INFO POLITIQUE - L’objectif ne sera pas tenu en 2013, mais début 2014. Dommage pour Hollande.

C’est l’engagement majeur du chef de l’Etat, celui qu’il a répété à l’envi ces dernières semaines : l’inversion de la courbe du chômage avant la fin de l’année. Or, la fin de l’année approche, et le taux de chômage continue de grimper. Et selon les informations de Caroline Roux, éditorialiste à Europe 1, on sait désormais au plus haut sommet de l’Etat que cette fameuse inversion ne se fera pas à temps.

"On a pris du retard". L’aveu vient de l’un des plus proches collaborateurs de François Hollande. "On a pris du retard avec le bug de SFR et le rebond du chômage cet automne", explique-t-il. "Le 31 décembre à 20 heures, François Hollande ne pourra pas s’adresser aux Français et leur annoncer qu’il a gagné cette bataille", abonde un homme de l’ombre. Du coup, habilement mais sûrement, le calendrier a été repoussé en douceur. Et si les ministres continuent à marteler l’objectif initial, c’est qu’ils savent qu’entre décembre 2013 et mars 2014, deux indicateurs devraient permettre au chômage de baisser : d’abord le fruit des 100.000 emplois aidés, ensuite un effet démographique, avec un nombre important de départ en retraite.

Hollande s’est piégé tout seul. Même décalée de quelques mois, l’inversion de la courbe du chômage serait tout de même à mettre au crédit de François Hollande. Mais le chef de l’Etat s’est piégé tout seul en se braquant sur un calendrier précis, avec l’objectif de montrer qu’il savait où il allait. Le président est tombé là dans les mêmes travers que son prédécesseur. Au cours de la campagne de 2007, Nicolas Sarkozy avait en effet annoncé qu’à la fin de son quinquennat, le taux de chômage serait de 5%. Il avait fini à près du double.