"L’UMP banalise le vote FN"

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F.C. , modifié à
ANALYSE - Stéphane Rozès décrypte les consignes de vote contradictoires de l’UMP.

Alors que le Front national a confirmé sa percée au premier tour des élections cantonales dimanche soir, le politologue Stéphane Rozès décrypte pour Europe 1 les consignes de vote contradictoires de l’UMP.

Comment analyser le(s) message(s) de l’UMP ? Les consignes de vote au sein de l’UMP sont "révélatrices d’une crise de leadership de Nicolas Sarkozy" assure Stéphane Rozès. Surtout, "le fait que l’UMP n’appelle pas à un front républicain" brouille encore un peu plus le message. "Pour les électeurs de la majorité présidentielle, cela veut dire qu’il n’y aurait pas tant de différences que cela entre l’UMP et le Front national. C’est une façon, volontairement ou involontairement de banaliser le vote FN" conclut le politologue.

Les consignes de vote sont-elles importantes ? "Les consignes de vote sont décisives" a souligné Stéphane Rozès. "Quand il va voter, l’électeur a une cartographie des formations politiques. Les consignes de vote, c’est une manière de signaler où on se situe et comment on se situe par rapport au camp adverse".

Qui vote FN aujourd’hui ? "L’électorat de Marine Le Pen demeure essentiellement populaire, surtout ouvrier, masculin et peu diplômé" détaille le politologue Stéphane Rozès, après la percée du Front national au premier tour des cantonales. "Mais, depuis l’arrivée de Marine Le Pen, c’est un électorat qui ressemble un peu plus à la moyenne des Français, en terme d’âge, et il est plus féminin qu’il ne l’était", précise le spécialiste. Autre nouveauté : la présidente du Front gagne des voix auprès d’électeurs issus du milieu public "plus sensible aux thématiques sociales de protection".