Jospin sort les flingues et se fait allumer !

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Dans un ouvrage à paraître le 24 septembre, Lionel Jospin lance de vives critiques contre Ségolène Royal, qui était la "moins capable de gagner" la présidentielle. Dimanche, l'ex-Premier ministre avait aussi taclé François Hollande estimant que le congrès du PS de 2008 ne devait pas être un congrès "transitoire". Arnaud Montebourg l'a appelé à "plus de modestie". Ségolène Royal a réagi en se demandant pourquoi tant de violence. Et François Hollande a lui lancé un appel au calme.

Lionel Jospin règle ses comptes cinq mois après la présidentielle perdue par le Parti socialiste. L'ancien Premier ministre vise particulièrement l'ex-candidate du PS, Ségolène Royal. Dans "L'impasse" à paraître le 24 septembre chez Flammarion et dont Libération publie de larges extraits, Lionel Jospin affirme que la présidente de la région Poitou-Charente était "une candidate qui était la moins capable de gagner" et, surtout, "une illusion".

Pour le candidat éliminé dès le 1er tour en 2002, Ségolène Royal n'était pas en mesure de l'emporter "non pas parce qu'elle était une femme, mais parce que j'avais pu me faire une idée assez exacte de ses qualités, notoires, et de ses insuffisances, réelles". Lionel Jospin juge, par ailleurs, que Ségolène Royal est "une personnalité (qui) n'a pas les qualités humaines ni les capacités politiques" nécessaires pour remettre le Parti socialiste en ordre de marche et "espérer gagner la prochaine présidentielle".

A l'adresse de François Hollande, l'ancien Premier ministre socialiste a estimé dimanche que le congrès du Parti socialiste, prévu en 2008, était "un congrès très important" et ne devait pas être un congrès "transitoire". Lionel Jospin participait à Paris à la journée de réflexion organisée par ses amis, où se côtoyaient jospinistes, fabiusiens, strauss-kahniens et partisans de Ségolène Royal. Il a affirmé que le prochain congrès du parti, en 2008, était "très important", et qu'il ne le voyait pas personnellement "comme un congrès transitoire".

"Ce sont des paroles manifestement dictées parle fiel et la rancoeur. Cela va nous faire perdre du temps dans le travail de rénovation", a déploré Jean-Louis Bianco, ancien directeur de campagne de Ségolène Royal, en marge de la journée parlementaire du PS à Paris. Le socialiste Arnaud Montebourg a estimé que l'élimination de Lionel Jospin au premier tour de la présidentielle de 2002 devrait l'inciter à "plus de modestie" dans ses critiques contre Ségolène Royal. "On peut pas en rester à cette explication : 2002 c'est la faute des autres et 2007 c'est la faute de la candidate", a estimé en écho le président du conseil régional Rhône-Alpes, Jean-Jack Queyranne. François Hollande a appelé à la fin des "règlements de comptes". Et Ségolène Royal, en visite au Québec, a réagi en se demandant "pourquoi tant de violence". Elle a aussi dit pardonner à tous ceux qui l'agressent.

Etienne Guffroy (d'après agences)