Jacques Chirac, le Salon est sa maison

1986, 1996, 2007 : Jacques Chirac est un habitué du Salon de l'Agriculture, devenu un label de qualité qu'envient de nombreux hommes et femmes politiques.
1986, 1996, 2007 : Jacques Chirac est un habitué du Salon de l'Agriculture, devenu un label de qualité qu'envient de nombreux hommes et femmes politiques. © REUTERS
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L’ancien de président de la République a visité le Salon de l’agriculture, où il a ses habitudes.

Une avalanche de photographies, une bouchée de toutes les spécialités possibles, des bises et des poignées de main en rafale… C’est peu dire que Jacques Chirac apprécie le Salon de l’agriculture. Et les agriculteurs le lui rendent bien. Parmi les visiteurs les plus fidèles du Salon de l’agriculture, l’ancien président de la République, qui a retrouvé mardi le Salon pour sa 48e édition.

Il ne risque pas d’être dépaysé lors de sa visite, qui devrait durer deux heures trente dans le pavillon de l'élevage, agrémentée d'un repas sur place avec six convives, dont le chef des députés UMP, Christian Jacob, et le nouveau patron de la FNSEA, Xavier Beulin.

Le président de tous les records

Jacques Chirac et le Salon, c’est une longue histoire d’amour. Depuis sa première visite, en 1973 lorsqu’il devient ministre de l’Agriculture, il n’a raté qu’une seule édition, celle de 1979, pour cause de problèmes de santé.

Sa manière d’enchainer les rencontres avec les exploitants, de poser des questions sur les races bovines et de goûter les produits du terroir ne le trahissent pas. Une assiduité qui lui a valu d’être caricaturé par les Guignols de l’info, constamment en train de “tâter le cul des vaches“.

Lors de sa première visite en tant que président en 1996, il passe plus de 5 heures 30 au salon, établissant un record qui ne sera battu qu’en 2002 par Alain Madelin, alors candidat libéral à la présidentielle. En 2009, pourtant âgé de 77 ans, Jacques Chirac reste plus de trois heures sur place.

La politique du terroir

Ses prédécesseurs ont, au contraire, toujours eu du mal à se faufiler avec aisance dans les travées du Salon. George Pompidou s’y rendait au pas de course, tandis que François Mitterrand ne le visitera que lors de sa campagne en 1981, avant de snober ce rendez-vous durant ses deux mandats présidentiels.

Le monde agricole est donc acquis à sa cause, comme le 8 mars 1983, lorsque le Premier ministre Pierre Mauroy doit écourter sa visite, hué par la foule qui scande “Chirac, Chirac !“ :

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“Il fait partie de la famille“

Retiré de la vie politique, Jacques Chirac a pourtant continué à se rendre au Salon, comme en 2007 lorsqu’il venait de laisser sa place à Nicolas Sarkozy. “Il fait partie de la famille des agriculteurs, il sait ce que c’est. Aujourd’hui il n’a plus d’influence, mais il est toujours là à venir nous voir, nous visiter“, témoigne alors un agriculteur sur TF1.

Si bien qu’une fois redevenu simple citoyen, ce dernier n’a pas besoin d’un imposant service d’ordre pour visiter les allées du Salon, bien qu’il soit accueilli comme une vedette, comme en 2010.

Faire à tout prix “Une visite à la Chirac“

Son successeur à la tête de la République, Nicolas Sarkozy, n’a jamais eu la même aura auprès des agriculteurs, profondément marqués par sa visite mouvementée en 2008, ponctuée par le désormais classique “casse-toi pauv’ con“. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si Christian Jacob, le patron des députés UMP, a déclaré samedi à l’issue de la visite de Nicolas Sarkozy : "C'est une bonne visite, une visite à la Chirac".