François Bayrou, arbitre du duel final

  • Copié
Administrator User , modifié à
François Bayrou aura réussi à demeurer, jusqu'au bout, le "troisième homme" de l'élection présidentielle. Une médaille de bronze synonyme selon lui d'"espérance" et une preuve que dans la vie politique française, "plus rien ne sera jamais comme avant". Mercredi, il pourrait donner une consigne de vote lors d'une conférence de presse.

Alors que François Bayrou n'a pas gagné son pari de se qualifier pour le second tour de la présidentielle, le médaillé de bronze, avec 18,57 % des voix, veut capitaliser pour l'avenir. Une troisième place synonyme selon lui d'"espérance" et une preuve que dans la vie politique française, "plus rien ne sera jamais comme avant". Le candidat de l'UDF, qui a multiplié par presque trois fois son score de 2002, devance de plus de sept points le président du Front national, Jean-Marie Le Pen, qui s'était qualifié face à Jacques Chirac il y a cinq ans. "A partir de ce soir, la politique française va changer et elle ne sera plus jamais comme avant", a assuré François Bayrou au siège de son parti, rue de l'Université. Acclamé par des centaines de supporters, l'élu béarnais a dit son intention de suivre son "chemin d'espoir". " Toutes les décisions que je serai amené à prendre dans les jours qui viennent, toutes les positions que nous adopterons seront inspirées par cette seule conviction : la nouvelle politique est en train de naître, cette espérance est grande et juste et personne, vraiment personne, ne l'arrêtera", a-t-il assuré. Mais François Bayrou le sait bien : il détient la clef du second tour de cette élection majeure qui passionne les Français. Pour preuve, 84,5% des électeurs ont déposé un bulletin dans l'urne hier, une participation record. Le candidat béarnais, qui n'a fourni aucune consigne de vote pour le 6 mai, donnera une conférence de presse mercredi. Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal, les deux qualifiés pour le duel final, ont pris conscience que les 7 millions de Français qui ont voté Bayrou pèsent lourd dans la bataille. Le président de l'UDF va-t-il soutenir l'un ou l'autre, qu'il renvoie dos à dos depuis des mois ? "Il se passe 14 jours entre le premier tour et le deuxième tour. Nous allons écouter ce que disent les candidats qualifiés", a déclaré sur TF1 le président du groupe UDF à l'Assemblée nationale, Hervé Morin. Si le "vote utile" aura profité clairement aux deux principaux candidats, il n'en demeure pas moins que le projet de réconcilier la gauche et la droite a fait son chemin dans l'opinion. "Il y a enfin un centre en France", s'est réjoui le candidat centriste, qui, à 55 ans, se lançait pour la deuxième fois dans la course à l'Elysée. "Un centre large, fort indépendant, capable de parler et d'agir au-delà des frontières d'autrefois". En votant pour lui, "ces millions de Français ont compris que la vieille guerre des deux camps ne répondait plus au mal de la France", a-t-il estimé. C'est pourquoi, comme il le martèle depuis quelques temps, François Bayrou a l'intention de construire une nouvelle formation politique plus élargie. L'UDF en tant que telle a donc peut-être livré l'une de ses dernières batailles électorales. Le leader centriste pourrait créer un nouveau courant "démocrate", en formant un nouveau parti rassemblant des personnes venues de divers bords politiques.