FFF : Bachelot calme le jeu

© MAXPPP
  • Copié
Hélène Favier , modifié à
Après les mises en garde de la Fifa, la ministre promet de préserver l’indépendance de la FFF.

"La crise que nous avons connue, ce n'est pas la crise du football français, celui-ci fonctionne bien. La crise que nous avons connue en Afrique du sud, c'est la crise de l'équipe de France." Roselyne Bachelot, auditionnée mardi à l’Assemblée nationale, n’a pas être tendre avec les Bleus, une semaine après leur élimination en Coupe du monde.

Rassurer la Fifa

Incisive sur les mots, la ministre des Sports s'est toutefois appliquée à calmer le jeu, quelques heures après les avertissements de la Fédération internationale de football, la Fifa.

Roselyne Bachelot, qui avait pourtant jugé jeudi la démission de Jean-Pierre Escalettes "inéluctable", a en effet martelé, lors de cette audition, qu’elle entendait préserver l’indépendance de la Fédération française de football (FFF) de toute ingérence politique.

La FFF menacée d'une suspension

Dans la matinée, la Fifa et son président Sepp Blatter avaient réitéré leur mise en garde aux autorités françaises contre toute ingérence dans les affaires de la FFF. "En France, ils ont fait du football une affaire d'Etat mais le football reste entre les mains de la Fédération", avait prévenu Sepp Blatter brandissant même la menace d'une suspension de la FFF si les ingérences politiques continuaient.

"Je veux lever tout malentendu. En aucun cas, le politique ne saurait faire ingérence dans la gouvernance des instances sportives", a rétorqué Roselyne Bachelot. Pressée de questions par les parlementaires, la ministre s'est plus tard voulue plus précise en niant que Jean-Pierre Escalettes, démissionnaire de son poste de président de la FFF, lundi, ait été "soumis à des pressions".

"Les rappels à l'ordre de la Fifa ne valent pas pour la France, a-t-elle ajouté. Il n'a jamais été question de mettre la Fédération française sous tutelle et que nous intervenions dans le fonctionnement de la fédération."

Une débâcle prévisible depuis 2008

Devant la commission des Affaires culturelles de l'Assemblée, Roselyne Bachelot a également raconté avoir vu, lors du Mondial, des joueurs "fonctionnant en autarcie" et "des responsables fédéraux dépassés".

"J'ai vu aussi un sélectionneur en difficulté, qui n'avait plus d'autorité sur ses troupes, a-t-elle assené, précisant que la débâcle était prévisible depuis "l’euro 2008, avec déjà des joueurs insupportables et un sélectionneur aux abonnés absents".

Domenech entendu mercredi

Le président démissionnaire de la FFF Jean-Pierre Escalettes et le sélectionneur sortant de l'équipe de France Raymond Domenech doivent être entendus à leur tour mercredi par la commission.

L'audition des deux hommes devait initialement être ouverte à la presse mais la commission présidée par Michèle Tabarot a accédé à la demande de la FFF de l'organiser à huis clos.