Estrosi n'a "été recadré par personne"

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Hélène Favier , modifié à
Après le tollé provoqué par une de ses propositions, le ministre estime avoir été mal compris.

"Je n’ai été recadré par personne. Je n’ai rien à ajouter, rien à enlever", a insisté mercredi matin Christian Estrosi sur Europe 1, essayant de faire oublier le tollé qu’a provoqué ces derniers jours une de ses propositions.

Dans le Journal du Dimanche, le ministre de l’Industrie et maire de Nice avait estimé que les municipalités qui ne respectent pas leurs obligations sur le plan de la sécurité devaient être sanctionnées par de "très fortes amendes", à l'instar de ce qui se pratique dans le domaine du logement social. Une proposition qui avait fait bondir les maires de gauche et droite.

La prise de distances du gouvernement

Mardi, le ministre de l’Intérieur Brice Hortefeux, lui-même, avait clairement pris ses distances avec ce projet engageant à un "dialogue respectueux" avec les maires, "partenaires naturels" du gouvernement.

Une prise de distance gouvernementale assimilée par beaucoup à un "recadrage". Version que Christian Estrosi conteste : "Je n'ai pas été recadré (...). S’il y a bien quelqu'un de respectueux de ses collègues, c’est bien le maire de la cinquième ville de France", a-t-il martelé.

"Je serais exemplaire dans ma ville"

"J’ai appelé à la constitution d’une équipe de France de la sécurité pour soutenir les propositions faites par le président de la République à Grenoble accompagné par le ministre de l’Intérieur et je compte me montrer exemplaire dans ma ville", a reformulé le maire de Nice estimant avoir été mal compris.

Tensions à droite

Mardi, Luc Chatel, le porte-parole du gouvernement, avait également écarté la proposition de Christian Estrosi jugeant sur Europe 1 que "l'idée d'un pacte entre les communes et l'Etat, en matière de sécurité, est nécessaire : simplement, elle doit se faire sous forme d'un contrat, plus que sous forme de sanction".

Une source gouvernementale avait alors assuré que les propos du ministre et ceux de Brice Hortefeux étaient clairement "un recadrage" de leur collègue à l'Industrie.

Pour enfoncer le clou : l'ancien Premier ministre Alain Juppé a qualifié mercredi sur France Inter de "complètement absurde" la proposition du maire de Nice. Lorsqu'on lui a demandé si le gouvernement "dérapait" sur les questions sécuritaires, il a répondu : "parfois, ça arrive". "On en a eu un exemple il y a pas très longtemps lorsque Christian Estrosi (...) a mis en cause les maires. C'était complètement absurde, je ne connais pas de maire qui n'ait pas le souci de la sécurité de ses concitoyens", a-t-il asséné.