Elections départementales 2015 : les enjeux, parti par parti

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Louis Hausalter , modifié à
BRIEFING - Une UMP en reconquête, un FN ambitieux et un PS qui tentera de sauver les meubles : Europe 1 vous résume les attentes de chaque force politique en lice aux élections de dimanche.

Les Français sont appelés aux urnes dimanche pour le premier tour des élections départementales. Tous les conseillers départementaux vont être renouvelés dans les 2.054 cantons de France. Au sein des états-majors partisans, on va évidemment scruter à la loupe les résultats du scrutin dimanche soir. Chacun joue gros : le Parti socialiste espère limiter la casse, l'UMP mise sur une vague bleue, tandis que le Front national compte bien poursuivre sur sa lancée.

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• Le PS en grand danger

Le Parti socialiste ne se fait plus d'illusions. Ce scrutin s'annonce comme une sévère sanction pour la gauche, qui contrôle actuellement 61 départements. Dans tous les sondages, le PS est relégué en troisième position, loin derrière le FN et l'UMP. Les estimations les plus pessimistes prévoient une élimination de ses candidats dans la moitié des cantons dès le premier tour. Et le 29 mars, la saignée s'annonce sévère à l'issue du second tour : le PS pourrait perdre la moitié de ses élus départementaux, qui constituent une part importante de son maillage local.

Parmi les raisons de cette débâcle annoncée, l'impopularité de l'exécutif, mais aussi la division de la gauche. Exemple : dans plus de 80% des cantons, le PS n'a pas conclu d'accord avec les écologistes, qui présentent des candidatures concurrentes. "Un suicide politique en direct", a déploré la semaine dernière le premier secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadélis. Qui risque d'aggraver encore l'ampleur de la défaite.

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• L'UMP veut reprendre la main

A l'UMP, on mise clairement sur une "vague bleue" dès dimanche soir. Les hiérarques du parti fixent officiellement l'objectif de conquête à une vingtaine de départements, mais certains espèrent secrètement en faire basculer une trentaine.

Toutefois, plusieurs inconnues risquent de gâcher la fête. La première, c'est le score national du FN, qui risque de dépasser celui de l'UMP, selon plusieurs sondages. De quoi faire sérieusement de l'ombre au parti de Nicolas Sarkozy. Autre motif d'inquiétude, la position qu'adoptera l'UMP dans les cantons où le PS affrontera le FN au second tour. Officiellement, c'est la ligne du "ni-ni" qui prévaut, mais tous les cadres adopteront-ils cette position ? Le psychodrame qui avait suivi la législative partielle du Doubs, en février, reste dans toutes les têtes.

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• Le FN vise la tête

Marine Le Pen a tout à gagner dans ce scrutin. Le Front national ne dispose actuellement que d'un seul conseiller départemental. Il espère conquérir plusieurs dizaines de sièges, afin d'allonger un cortège d'élus locaux de plus en plus fourni. Son objectif, c'est aussi de marquer les esprits avec un score national élevé. Un sondage Ifop pour Europe 1 et Le Figaro le place en tête, avec 30% des suffrages. Si cette prévision se concrétisait, elle permettrait au FN de se proclamer à nouveau "premier parti de France", avec un score en progression par rapport aux européennes de mai dernier, où les listes frontistes avaient recueilli 25% des voix.

En revanche, "gagner un département sera très difficile", a averti Marine Le Pen, la semaine dernière sur Europe 1. Pénalisé par le mode de scrutin, le FN nourrit toutefois des espoirs dans le Vaucluse et l'Aisne, où il a réalisé des cartons en 2014.

• La gauche de la gauche joue les trouble-fête

Les départementales seront un test pour des écologistes déchirés sur la question du retour ou non au gouvernement. Europe Ecologie-Les Verts, qui compte actuellement une quarantaine de conseillers départementaux, a surtout fait alliance avec le Front de gauche pour ce scrutin, au détriment du PS. Ce positionnement protestataire portera-t-il ses fruits ? De son côté, le PCF tentera de sauver ses deux derniers bastions, le Val-de-Marne et l'Allier, où il est en grand danger.

• L'UDI se place

L'UDI a investi un peu plus de 700 candidats, majoritairement alliés avec l'UMP. Mais pour le président du parti, Jean-Christophe Lagarde, pas question de servir uniquement d'appoint. "Ces élections nous installeront comme partenaire, et pas comme vassal", veut-il croire. L'UDI cherche à renforcer une présence déjà marquée dans les conseils départementaux : 187 conseillers et 13 présidents. De son côté, le Modem de François Bayrou aligne 342 candidats.

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