Dati se lance à Strasbourg

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avec Isabelle Ory , modifié à
Elle défend mercredi au Parlement européen une taxe carbone aux frontières. Ce n’est pas gagné.

C’est le premier vrai fait d’armes de Rachida Dati à Strasbourg. Mercredi midi, le parlement débattra d’un amendement déposé au début du mois par l’ex-ministre de la Justice. La disposition défendue par la maire du 7e arrondissement de Paris préconise la mise en place d’une taxe carbone aux frontières, sur les importations en provenance de pays moins vertueux que l’Europe en matière d’environnement. C’est une idée défendue par Nicolas Sarkozy, sur laquelle la France est assez isolée en Europe.

Restée fidèle au chef de l’Etat français, Rachida Dati relaye donc les arguments de l’Elysée, avec les mêmes mots. Et elle montre qu’elle a bien compris l’intérêt du Parlement. "Cet amendement me permet de convaincre d’autres collègues européens", assure-t-elle au micro d’Europe 1. "Vous avez bien vu la liste des signataires. Il y a des Grecs, des Hongrois, l’ancien commissaire belge Louis Michel, des Portugais, des Français. Donc il est important de pouvoir convaincre. C’est ça la politique. C’est de convaincre les autres du bien-fondé de cette mesure, parce que je rappelle qu’on ne peut pas être vertueux tout seul."

"Pas encore tout compris"

N’empêche, Rachida Dati prend le risque d’un quasi-cavalier seul sur le sujet. Elle n’a pas le soutien de son groupe, les conservateurs, alors que les Verts et les socialistes trouvent qu’après l’échec de Copenhague, ce n’est pas le bon timing pour ce sujet.

Au moins, cette initiative permet-elle de faire oublier un minimum le peu d’amour que Rachida Dati a semblé montré pour l’institution européenne. En décembre dernier, dans le cadre de l'émission 66 minutes, elle avait déclaré, lors d’une conversation téléphonique avec une amie : "Tu sais où je suis ? Je suis à ma place, et je sais pas si t’entends derrière, je suis dans l’hémicycle du Parlement de Strasbourg. J’en peux plus. Je n’en peux plus. Je pense qu’il va y avoir un drame avant que je finisse mon mandat." "Si l’objectif, c’est de montrer qu’elle travaille, c’est réussi. Si c’est pour faire avancer les dossiers, elle n’a pas encore tout compris", résume, ironique, une mauvaise langue.