Chirac s'inquiète des crises au Proche-Orient

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Jacques Chirac s'inquiète de la multiplication des crises au Proche-Orient, de l'Irak au Liban, sur fond de conflit israélo-palestinien qui "cristallise tous les ressentiments". Aux portes de l'Europe, le Moyen-Orient est devenu "l'épicentre des tensions internationales", a dit le président français lors de ses voeux au corps diplomatique. Il a également estimé que la guerre en Irak avait "offert au terrorisme un champ d'expansion".

Le chef de l'Etat a poursuivi le marathon des voeux avec le corps diplomatique vendredi. Il s'est inquiété de la situation au Proche-Orient. Aux portes de l'Europe, le Moyen-Orient est devenu "l'épicentre des tensions internationales", a dit le président français. "Le conflit israélo-palestinien cristallise tous les ressentiments. C'est donc là qu'il faut conjurer la fatalité de l'échec." Le chef de l'Etat a relancé l'idée d'organiser "au sein du Quartet" - Union européenne, Etats-Unis, Russie et Onu - une "conférence internationale d'un type nouveau". "Sans prétendre dicter aux parties les termes d'un règlement", cette réunion leur "apporterait les garanties auxquelles elles aspirent en matière de sécurité", a-t-il estimé. "Alors, j'en suis persuadé, peut s'engager une véritable dynamique de la négociation". Jacques Chirac s'est inquiété de la situation particulière du Liban, qui "paye un lourd tribut aux conflits de la région". Alors que le gouvernement de Fouad Siniora est en pleine tourmente intérieure, il a réitéré son soutien à un Liban "souverain, indépendant et démocratique". Jacques Chirac s'est aussi adressé à l'Iran, qui "nourrit l'appréhension du monde par ses activités de prolifération" nucléaire". Il a demandé à Téhéran de rétablir la confiance "par un geste souverain", à savoir "la suspension de ses activités liées à l'enrichissement, au moment même où s'engagerait la négociation souhaitée par la communauté internationale". Enfin, Jacques Chirac a eu des mots sévères pour qualifier la situation en Irak, estimant que la guerre avait favorisé le terrorisme. "Comme la France le pressentait et le redoutait, la guerre en Irak a précipité des bouleversements qui n'ont pas fini de dérouler leurs effets", a-t-il déploré. Les attentats meurtriers sont aujourd'hui quotidiens dans ce pays, où quelque 130.000 soldats américains sont déployés, et où plus de 3.000 d'entre eux ont trouvé la mort. "Cette aventure a exacerbé les clivages entre communautés et ébranlé l'intégrité même de l'Irak", a souligné Jacques Chirac. "Elle a fragilisé la stabilité de l'ensemble de la région où chaque pays, désormais, est inquiet pour sa sécurité. Elle a offert au terrorisme un champ d'expansion."