Chirac : le PS gêné aux entournures

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avec Antonin André , modifié à
Les socialistes n'alimentent pas la rumeur sur la santé de l’ex-président. Qu’ils ménagent pourtant.

Les rumeurs du week-end sur l’état de santé de Jacques Chirac ont plongé le Parti socialiste dans l’embarras. D’une part, les leaders du PS refusent d’alimenter le débat, voire attestent de la bonne santé de l’ancien chef de l’Etat. D’autre part, le ton des socialistes est aussi beaucoup moins virulent qu’il ne le fût par le passé.

Des contacts avec le clan Chirac

"En découvrant la double page du Journal du Dimanche sur la santé de Jacques Chirac, Martine Aubry était outrée", assure ainsi l’entourage de la première secrétaire du PS. D’autant que la maire de Lille a eu des contacts réguliers avec la famille Chirac ces dernières semaines. Bernadette Chirac était par exemple à Lille en décembre pour soutenir une action de santé de la mairie dans la cadre de la fondation Hôpitaux de Paris-hôpitaux de France.

Et pour tordre le cou à la rumeur, les proches de Martine Aubry précisent même qu’elle a eu personnellement Jacques Chirac au téléphone récemment. Et qu’elle a pu constater que l’ancien président était en parfaite santé. Pas question donc de commenter publiquement ce qui relève de la vie privée. Telle est la ligne au Parti socialiste.

Du combat politique à la question de principe

Sur le fond de l’affaire des emplois fictifs du RPR et de la mairie de Paris, le parti assure toujours attendre les explications de Jacques Chirac, qui sera jugé le 7 mars. Et cela même si l’UMP a dédommagé la mairie de Paris dans cette affaire. "Il est fondamental que les politiques ne donnent pas l’impression qu’ils sont au-dessus des lois. Qu’il y a une règle du jeu pour tous et une règle du jeu pour eux-mêmes", a expliqué Benoît Hamon.

Le combat politique acharné de plusieurs décennies s’est donc récemment mué en question de principe. Preuve que le ton a changé. Ainsi, Arnaud Montebourg, qui voulait traduire Jacques Chirac devant la Haute cour de justice quand il était président, le remercie aujourd’hui publiquement d’avoir plaidé contre la guerre en Irak.