Charia et démocratie

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Olivier Duhamel , modifié à
LE + D'OLIVIER DUHAMEL - Les révolutions arabes ont établi des élections libres. Et le risque surgit qu'elles aboutissent à des régressions théocratiques.

Mardi 25 octobre

Succès électoral du parti islamiste Ennahda en Tunisie. Annonce par le CNT que la législation libyenne sera fondée sur la charia. Les révolutions arabes ont établi des élections libres. Et le risque surgit qu'elles aboutissent à des régressions théocratiques, au recul des libertés, principalement pour les femmes.

Le dilemme est ancien, qui oppose dictatures laïques et démocraties islamistes. Ancien, mais simpliste. Parce qu'il existe des dictatures islamistes, par exemple en Arabie saoudite. Et, surtout, parce que la référence à la charia recouvre des réalités très différentes. On la retrouve dans presque tous les pays musulmans, mais elle est tantôt symbolique, tantôt contraignante.

Contenir l'islamisme implique alors non pas de restreindre la démocratie, en interdisant tout parti qui se réfère à l'islam, mais d'approfondir la démocratie, parce qu'une société civile active offre la meilleure garantie pour les droits et libertés.