Cazeneuve règle ses comptes avec le patron des députés écologistes

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Louis Hausalter avec AFP , modifié à
CLASH - Le ministre de l'Intérieur accuse François de Rugy de n'avoir "que de la haine et de l'insulte aux commissures des lèvres", à propos du drame de Sivens.

Le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve a accusé vendredi le coprésident du groupe des Verts François de Rugy d'avoir depuis des semaines à son encontre de la "haine et de l'insulte aux commissures des lèvres". "Je n'ai vu dans vos propos depuis des semaines que de la haine et de l'insulte aux commissures des lèvres", a lancé Bernard Cazeneuve. Le ministre s'exprimait lors du débat sur la réforme territoriale, mais faisait référence à des propos de François de Rugy à son égard après la mort de Rémi Fraisse à Sivens.

Attaques "indignes". "Je vous ai entendu sur d'autres sujets proférer des attaques que j'ai considérées comme indignes. Je ne suis pas dans la haine, M. de Rugy, ce n'est pas ma culture, c'est vous qui l'êtes. Si vous voulez que je vous fasse la liste des propos que vous avez tenus sur mon compte qui relèvent de la diffamation, je peux les rappeler", a lancé le ministre.

Les écologistes, Cécile Duflot en tête, ont violemment critiqué l'attitude de Bernard Cazeneuve dans l'affaire de Sivens. François de Rugy a notamment dit que Bernard Cazeneuve "n'était pas un bon ministre de l'Intérieur", que c'était "un homme raide", "très péremptoire et arrogant", et qu'il avait "sali l'honneur de la gendarmerie".

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Ce règlement de comptes est intervenu lors du débat sur la réforme territoriale lorsque Bernard Cazeneuve a dénoncé ceux qui "se réfugient dans l'identité parce qu'ils sont dans la facilité de la pensée", en semblant viser certains députés alsaciens ou bretons. Face aux protestations de François de Rugy, député de Loire-Atlantique et farouche partisan du rattachement de ce département à la Bretagne, Bernard Cazeneuve s'est interrompu pour lancer ses critiques à l'égard du chef de file des députés EELV.

"Pas très glorieux". François de Rugy a répondu dans l'hémicycle en dénonçant le "mépris" de Bernard Cazeneuve à l'égard de "ceux qui ne pensent pas comme (lui)". Il a ensuite jugé auprès que "Bernard Cazeneuve avait perdu ses nerfs, ce qui est inquiétant pour un ministre de l'Intérieur", "il confond son orgueil personnel et son honneur. C'est pas très glorieux de régler ses comptes dans un débat à l'Assemblée".

Une lettre à Valls. Jeudi soir, les députés écologistes ont envoyé une lettre au Premier ministre Manuel Valls dans laquelle ils lui ont demandé "les excuses qui s'imposent à François de Rugy et à l'ensemble des membres de notre groupe, qui n'ont pas à faire les frais de l'incapacité évidente de votre ministre de l'Intérieur à se hisser au niveau de qualité d'échanges qui devrait être le sien devant la représentation nationale".

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