Bayrou : la France "a peur de l'huissier"

François Bayrou, a mis en garde, sur Europe 1, contre un scenario "à la grecque".
François Bayrou, a mis en garde, sur Europe 1, contre un scenario "à la grecque". © EUROPE 1
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Le candidat centriste a mis en garde, sur Europe 1, contre un scenario "à la grecque".

"La peur de l'huissier". Voilà, selon François Bayrou le point commun entre la France et un ménage surendetté. Le candidat centriste, invité d'une matinale spéciale sur Europe 1 mardi matin, a mis en garde contre un scenario économique "à la grecque" en France.

"Il faut trouver un autre crédit pour rembourser le précédent"

"Le risque est immense de voir en France naître une situation à l'espagnole, l'italienne, à la portugaise", a alerté le président du MoDem. Pour François Bayrou, la France est dans la même situation qu'une "famille en surendettement" : "elle a peur de l'huissier, elle a peur d'avoir à assurer le terme, il faut trouver un autre crédit pour rembourser le précédent, on ne sort pas parce qu'on a un peu honte..."

"Le risque de voir une situation à l'espagnole" :

"Il faut se libérer de cet esclavage", a demandé François Bayrou. Le candidat à la présidentielle veut donc "adopter une discipline, qui nous remet à flot en 2 ou 3 ans, qui supprime le déficit en 2 ou 3 ans". "On décide qu'on ne dépensera pas plus dans les deux ou trois années qui viennent qu'on a dépensé cette année, sur l'ensemble des dépenses publiques, Etat, Sécu et collectivités locales. A chacun de faire les arbitrages en son sein. La cour des comptes a donné des pistes, certaines sont à retenir, d'autres à discuter", a-t-il détaillé.

"On n'abandonne pas la Grèce"

François Bayrou a par ailleurs fustigé la stratégie adoptée pour sortir la Grèce du marasme économique. Le plan adopté par le parlement grec prévoit une nouvelle aide de la zone euro et du FMI, en contre partie de coupes claires dans les dépenses de l'Etat. "Ça aurait dû être pris en compte par les institutions européennes, avec une décision qui était : on n'abandonne pas la Grèce, on ne casse pas la Grèce", a expliqué François Bayrou.

"J'ai dénoncé l'idée qu'il fallait aller chercher le FMI pour aider l'Europe. C'était un affaiblissement d'aller chercher le FMI pour faire ça. Il fallait le faire entre européens, de manière responsable", a déclaré le centriste, avant de demander : "Comment voulez-vous que le peuple grec accepte sans rien dire ce qu'on est en train de faire ?" Les scènes de guérilla urbaine se sont en effet multipliées depuis ce week-end à Athènes.

Le candidat du MoDem a, là encore, proposé une solution. Reprenant le parallèle avec "une famille en surendettement", François Bayrou a expliqué que selon lui, il faut "aider à refinancer la dette sur le long terme. Ce n'est pas une subvention, c'est un prêt, et faire un programme de réforme, pour s'en sortir en 6, 7, 8 ans".

"Les Français ont envie d'un changement profond"

François Bayrou s'est dit persuadé que "les Français ont envie d'un changement profond". "Après il faut choisir entre le changement que François Hollande propose et celui que je propose moi même, qui sont les deux seuls éligibles", a-t-il conclu.