Élections de 1995 à 2012 : que disaient les sondages à une semaine du premier tour ?

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Le résultat de l'élection présidentielle de 1995 a créé la surprise chez les sondeurs, qui n'avaient jamais donné la première place de Lionel Jospin (à droite), devant Jacques Chirac. © MYCHELE DANIAU / AFP
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La campagne présidentielle 2017 entre dans sa dernière semaine. Europe1.fr a regardé ce que disaient les enquêtes d’opinion à la même période, lors des quatre présidentielles précédentes. 

Jamais le résultat n’aura paru aussi indécis, à une semaine du premier tour de la présidentielle, dimanche 23 avril, puisque quatre candidats – Emmanuel Macron, Marine Le Pen, Jean-Luc Mélenchon et François Fillon – sont en position de se qualifier pour le second tour. Nous nous sommes demandé ce que disaient les sondages d’intentions de vote à la même période, lors des quatre présidentielles différentes, en 1995, 2002, 2007 et 2012. Et nous avons confronté ces enquêtes aux résultats finaux.

  • En 2012 : Mélenchon est surcoté

Pour l’ordre d’arrivée des deux premiers, François Hollande devant Nicolas Sarkozy, et pour l’écart entre les deux candidats, les instituts voient juste dans l’ensemble cette année-là. Derrière, ça se corse. Car pour ce qui est du score de Jean-Luc Mélenchon, les instituts ont la main trop lourde. Le candidat du Front de gauche était donné entre 14,5% et 17% d’intentions de vote, il finit à 11,1% des suffrages exprimés. A l’inverse, le score de Marine Le Pen était - plus légèrement - sous-évalué. C’est bien la présidente du FN qui finit à la troisième place, avec 17,9% des voix.

  • En 2007 : Sarkozy trop bas, Le Pen trop haut

A une semaine du premier tour de la présidentielle de 2007, aucun institut ne voit Nicolas Sarkozy franchir la barre des 30%, même si tous le donnent en tête. C’est ce qu’il fait pourtant, aisément de surcroît, puisqu’il récolte 31,18% des voix exprimées, inexorablement lancé vers la victoire finale. Les résultats de Ségolène Royal et de François Bayrou, le troisième homme, se situent eux dans la marge d’erreur. En revanche, Jean-Marie Le Pen ne fait pas le score attendu. Lui qui s’était qualifié, à la surprise générale, pour le second tour cinq ans plus tôt, réalise un score largement en deça des prédictions, avec 10,44% des voix. Accusés d’avoir sous-évalué le président du FN en 2002, les instituts ont sans doute eu tendance à l’excès inverse cette fois-ci.

  • En 2002 : Le Pen très en dessous de la réalité

Cette élection reste, notamment, comme celle du loupé des sondeurs, qui n'ont pas vu venir le résultat du premier tour. A une semaine du scrutin, Jacques Chirac et Lionel Jospin sont systématiquement donnés finalistes, devant Jean-Marie Le Pen. Mais c’est bien le président du FN qui se qualifie aux dépens du candidat PS, qui met un terme à sa carrière politique dans la foulée. A une semaine du scrutin, Lionel Jospin navigue autour de 18%. Il récolte finalement 16,18% des voix. Jean-Marie Le Pen, lui, est donné à 13 ou 14%. Il fait beaucoup mieux, avec 16,86%. La montée en puissance du président du FN avait bel et bien été mesurée. Mais c’est son ampleur qui n’a pas été anticipée.

  • 1995 : Chirac sur évalué

C’est, de l’aveu de certains sondeurs, le plus gros raté des instituts, devant 2002. En 1995, aucune enquête, à aucun moment, ne prédit le résultat du premier tour, à savoir la première place de Lionel Jospin, devant Jacques Chirac. Cela tient d’abord à une large surévaluation du score de Jacques Chirac. En cause, la volatilité des électeurs, partagés entre l’ancien maire de Paris et Edouard Balladur, alors Premier ministre sortant. Dans le sondage TNS-Sofres, le seul dont nous ayons trouvé la trace, à une semaine du vote, Jacques Chirac émarge à 26% d’intentions de vote. Il ne fait que 20,84%. Cette volatilité du vote, les sondeurs l’éprouvent à nouveau beaucoup plus tard, en 2017, à l’occasion des primaires de la droite. Avec encore plus de force.