L'émotion des familles de soldats morts en "Opex" devant le monument en leur mémoire inauguré par Emmanuel Macron

Le Président de la république, Emmanuel Macron, inaugure le "Monument aux morts pour la France en opérations extérieures" à l'occasion de la commémoration de l'armistice du 11 novembre 1918 2:00
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Marine Protais et Cédric Chasseur , modifié à
549 militaires français sont morts hors de nos frontières, lors d'opérations extérieures, depuis 1963. Aucun monument national ne leur rendait hommage, jusqu'à ce lundi 11 novembre, jour de commémoration de l'armistice de 1918. Le président de la République a inauguré un monument en leur mémoire à Paris, devant des familles émues. 
REPORTAGE

"Celui qui meurt pour la France ne meurt pas vain". Par ces quelques mots, Emmanuel Macron a rendu hommage "au sacrifice suprême" des 549 militaires morts depuis 1963 pour la France en opérations extérieures, sur 17 théâtres d'opération étrangers. Ces soldats qui ont perdu la vie hors de nos frontières, ont depuis lundi leurs noms gravés sur un monument en leur mémoire à Paris. Le président de la République a déposé une gerbe devant les six silhouettes de militaires, en bronze, et qui portent un cercueil invisible sur leurs têtes, habillées d'un chapeau différent représentant les divers corps d'armée, pour que chacun puisse identifier un proche.

Entendu sur europe1 :
Savoir que son nom est marqué nous ramène à la triste réalité qu'il est bel et bien parti

Pauline a perdu son mari, Alexandre, lors d'une opération au Mali. Elle est venue lundi avec ses deux filles, âgées de quatre et sept ans. La cadette n'a jamais connu son père. "Alexandre est notre héros", décrit Pauline, qui explique ses filles "ont besoin de savoir que leur papa existait". L'inauguration de ce moment est un moment "d'émotion" pour la mère de famille, difficile à vivre, car elle n'a jamais pu "dire au revoir à son mari". "Savoir que son nom est marqué nous ramène à la triste réalité, qu'il est bel et bien parti", reconnait-elle.

Comme Alexandre, le frère de Danièle est lui aussi tombé pour la France. C'était il y a 22 ans, en Centrafrique. Même si le temps passe, la douleur est toujours aussi vive, d'autant qu'il est enterré à Toulouse, à 700 kilomètres de chez elle. Danièle n'a donc pas "l'occasion d'aller souvent sur sa tombe". "Quelque part, cela peut-être un remplacement", conçoit-elle. "Il sera toujours là. Quand on voit son nom, on est fier." Danièle attend désormais que la foule soit repartie pour revenir dans les prochains jours sur le site. Elle viendra déposer au pied du monument un bouquet de lys, les fleurs préférées de son frère.