Soupçons de corruption : le PNF enquête sur un service du ministère de l'Intérieur

Le Parquet national financier (PNF) a ouvert une enquête pour des soupçons de corruption au sein du service des achats du ministère de l'Intérieur durant l'année 2022. Cette enquête préliminaire ouverte pour corruption, prise illégale d'intérêt et trafic d'influence, vise des chefs d'entreprises et des militaires.
Une enquête est en cours au Parquet national financier (PNF) pour des soupçons de corruption au sein du service des achats du ministère de l'Intérieur durant l'année 2022, a indiqué mercredi une source judiciaire, confirmant une information de Mediapart. Cette enquête préliminaire, ouverte pour corruption, prise illégale d'intérêt et trafic d'influence, vise plusieurs chefs d'entreprises et plusieurs militaires.
"Gravité et vraisemblance des faits" reprochés à Xavier Lejeune
Parmi eux, le général Xavier Lejeune, figure du service chargé des commandes et distributions des équipements pour la gendarmerie, la police et la sécurité civile, a précisé la source judiciaire. Xavier Lejeune a été placé en garde à vue en mars 2023.
"Dès que la Direction générale de la Gendarmerie nationale (DGGN) a eu connaissance d'une enquête ouverte par le PNF, le général Lejeune a été suspendu de ses fonctions", puis a "quitté le service actif le 1er septembre 2023", a assuré la gendarmerie. Un arrêt du Conseil d'Etat confirmait sa suspension, soulignant "la gravité et la vraisemblance des faits" qui lui sont à ce stade reprochés.
Un contrat particulièrement dans le viseur
Les investigations portent, entre autres, sur un contrat passé par une société attributaire d'un marché public à un sous-traitant, selon la source judiciaire. Parmi les chefs d'entreprises soupçonnés, un certain Gérard B., déjà condamné en 2011 pour trafic d'influence dans l'obtention d'un important contrat du ministère de la Défense au profit d'une filiale du groupe Thalès.
D'après Mediapart, Gérard B. était également consultant pour la DGGN - ce qu'a infirmé la gendarmerie auprès de l'AFP. Gérard B. n'était pas "consultant pour la DGGN" mais réserviste citoyen et donc "bénévole". "Dans ce cadre, il s'est vu confier en juillet 2018 une mission visant à étudier l'opportunité pour la gendarmerie de recourir à des matériels militaires destinés à la destruction", a précisé la même source.