Procès du braquage de Kim Kardashian à Paris : retour sur la soirée d'horreur vécue par la star américaine

En octobre 2016, Kim Kardashian est ligotée et braquée par de vieux malfrats qui lui dérobent 9 millions d'euros dans sa chambre d'hôtel à Paris. Alors que le procès des "papys braqueurs" s'ouvre ce lundi 28 avril, retour sur cette nuit qui a traumatisé la reine des influenceuses.
Le 2 octobre 2016, en pleine Fashion Week de Paris, Kim Kardashian vit l'inimaginable. Après avoir participé à un dîner organisé par le couturier Azzedine Alaïa avec sa sœur aînée Kourtney, l'influenceuse, épuisée, demande à être ramenée directement au No Address, l'hôtel de luxe où elle a posé ses valises quelques jours plus tôt, situé rue Tronchet, dans le quartier de la Madeleine. Son chauffeur, Michael Madar, la dépose devant l'établissement, prisé pour son calme et sa tranquillité par les plus grosses célébrités de la planète, comme Madonna, Beyoncé et même Prince, qui a déjà privatisé les lieux. Ici, les stars peuvent profiter d'un séjour en toute discrétion, sans vidéosurveillance, à l'abri des regards indiscrets.
10 millions de dollars dérobés
Mais, vers 2 h 30 du matin, tout bascule : cinq hommes en tenue de policier, cagoulés, font irruption dans l'hôtel et braquent un pistolet semi-automatique sur le veilleur de nuit, terrorisé. Les malfaiteurs obligent le malheureux à les guider jusqu'à la suite de la "femme du rappeur", Kim Kardashian, alors mariée à Kanye West. Vêtue d’un peignoir blanc en soie, la multimillionnaire de 36 ans s’apprête à se coucher lorsque les cambrioleurs pénètrent dans sa suite, armés et déterminés à obtenir ce pour quoi ils sont venus : la bague de fiançailles de Kim K, offerte par Ye et estimée à quatre millions de dollars.
"The ring, the ring", hurlent les braqueurs avec leur accent français face à l'influenceuse, qui ne comprend rien à ce qu'il se passe. Affolée, elle tente de résister, mais se fait rapidement ligoter avec du ruban adhésif puis traîner dans la salle de bains. Alors que la star gît sur le carrelage glacé, tremblant de tous ses membres, les malfrats retournent sa chambre et dérobent 1.000 dollars en espèces et tous ses bijoux, dont la célèbre bague de fiançailles de 18,8 carats, qu'elle avait exhibée quelques jours plus tôt sur les réseaux sociaux. Ils prennent ensuite la fuite avec leur butin de 10 millions de dollars. Le cauchemar aura duré, en tout et pour tout, 10 minutes. 10 minutes qui marqueront la star à vie.
Seule dans la salle de bain, elle parvient à se libérer en rompant le ruban adhésif avec l'angle du lavabo. Une heure et demie plus tard, vers 4 h du matin, elle est interrogée par les enquêteurs de la brigade de répression du banditisme (BRB) de Paris, venus recueillir sa plainte. Mais Kim K n'a qu'une seule envie : fuir le plus vite possible. "Un avion privé m’attend au Bourget", murmure-t-elle, toujours sous le choc, le teint blême, le regard perdu dans le vide.
Contrainte de répondre aux questions des policiers, elle confie avoir cru, dans un premier temps, qu'elle avait affaire à des terroristes. Puis, elle raconte son calvaire et la peur indescriptible qu'elle a ressentie : "Je me suis dit qu'ils allaient me tirer dans la tête ou dans le dos (...) J'ai cru que j'allais mourir".
Des braqueurs sexagénaires
Au petit matin, Kim K fait ses valises et rentre chez elle à Calabasas, en Californie. À Paris, les enquêteurs s'activent pour retrouver ses agresseurs. L'ADN d'un dénommé Pascal Larbi est retrouvé sur les rouleaux de scotch qui ont servi à attacher l'influenceuse. Cet homme, qui a usurpé une identité, n'est nul autre qu'Aomar Aït Khedache, alias "Omar le Vieux", bandit de 60 ans en cavale depuis 2010. Les enquêteurs l'identifient comme le cerveau du braquage de Kim K. Le 9 janvier 2017, après un long travail de bornage téléphonique et de filature, cinq suspects sont arrêtés, ou plutôt cinq "papys" âgés de 60 à 72 ans. Parmi eux : Omar le Vieux, le commanditaire du "casse du siècle", Didier Dubreucq, alias Didier les Yeux Bleus, et Yunice Abbas qui, après le braquage, est tombé à vélo et a perdu un pendentif d'une valeur de 33.000 dollars, ramassé dans le caniveau par une riveraine.
Placés en détention provisoire, les trois hommes ont tous été remis en liberté, certains sous contrôle judiciaire, en raison de leur âge avancé ou de leurs problèmes de santé. Ce lundi 28 avril s'ouvre leur procès devant la cour d'assises de Paris, neuf ans après les faits. Un procès où deux mondes qui n'auraient jamais dû se rencontrer vont s'affronter. Certains clameront leur innocence comme Pierre B dit "Pierrot", le doyen de la bande de truands, aujourd'hui âgé de 81 ans et atteint, selon son avocat, de la maladie d'Alzheimer. Yunice Abbas, qui a carrément écrit un livre sur le braquage, J’ai séquestré Kim Kardashian, en 2021, assumera quant à lui sa responsabilité et aura l'occasion de réaffirmer ses regrets face à Kim Kardashian.
Kim Kardashian présente au procès ?
La star de la télé-réalité témoignera en personne le 13 mai prochain, a confirmé son avocat Michael Rhodes dans un communiqué. Sera-t-elle présente dans la salle d'audience ou interviendra-t-elle en visio depuis sa villa à Calabasas ? Les 400 journalistes accrédités, dont un quart venu de l’étranger, le découvriront au cours de ce procès de trois semaines, qui devrait permettre à Kim Kardashian de tourner définitivement la page.
Après le braquage, la star de la télé-réalité, habituée à montrer les moindres détails de son quotidien sur les réseaux sociaux, a totalement verrouillé sa communication et cessé d'exhiber son train de vie luxueux. Interrogée par une juge française à New York, quatre mois après le braquage, elle avait confié être devenue moins matérialiste : "Ma perception des bijoux, c’est que je n’y tiens plus comme avant, je n’ai plus les mêmes sentiments. En fait, je trouve que c’est devenu un fardeau d’avoir la responsabilité de bijoux aussi chers. Aucun objet de valeur sentimentale ne peut être comparé au fait de rentrer chez soi et de retrouver ses enfants, sa famille". La star a aussi, tout naturellement, renforcé sa sécurité, et ne se déplace jamais sans une horde de gardes du corps (en 2016, elle n'en avait qu'un, Pascal Duvier). Aujourd'hui, avec une fortune estimée à 1,7 milliard de dollars, Kim K, plus riche et plus puissante qu'en 2016, espère être véritablement devenue inaccessible.