"Une partie des personnes qui s'exprime à la TV est phagocytée par les réseaux sociaux", estime Nathalie Iannetta

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Guillaume Perrodeau
La journaliste, qui officie sur TF1 et LCI pendant la Coupe du monde, évoque "la course à l'avis tranché" qui nuit au débat télévisé.
INTERVIEW

L'ancienne journaliste de Canal+, passée par la politique entre 2014 et 2016 en tant que conseillère du président François Hollande sur les questions relatives au sport et à la vie associative, fait partie du dispositif de TF1 et LCI pour la Coupe du monde 2018. Sur la chaîne d'information en continu du groupe, Nathalie Iannetta anime une tranche quotidienne sur l'événement, de 23 heures à minuit. Dans Village médias, elle revient sur les débats sportifs qui se tiennent sur les plateaux TV et évoque ses craintes quant à certaines attitudes.

"On a le droit d'avoir un avis pourvu qu'il soit justifié". "J'ai commencé ce métier sans les réseaux sociaux et je remercie le ciel tous les jours", affirme Nathalie Iannetta au micro d'Europe 1. Elle pointe notamment certains utilisateurs de Twitter, prompts à dégainer leurs virulentes critiques dès qu'un commentaire de journaliste leur paraît erroné. "On a le droit d'avoir un avis pourvu qu'il soit justifié", se défend la journaliste. Selon elle, cela perturbe les personnes en plateaux. "Une partie des personnes qui s'exprime à l'antenne est phagocytée par les réseaux sociaux", estime-t-elle.

"On est en train de créer des personnages". Alors que les débats fleurissent sur les chaînes de TV pendant cette Coupe du monde, Nathalie Iannetta constate un paradoxe. "Aujourd'hui, c'est peut-être plus difficile d'avoir des opinions (en raison des réseaux sociaux, ndlr) mais paradoxalement, on demande aux gens d'avoir un avis de plus en plus tranché lorsqu'ils viennent en plateau", confie-t-elle. "C'est un problème, car on est en train de créer des personnages", détaille-t-elle, laissant entendre que certains intervenants surjouent des avis ou des réactions pour les besoins du débat. "Parfois, il faut savoir dire 'je ne sais pas'".