RT France : le sénateur Laurent Lafon (UDI) demande la suspension de la chaîne russe

  • Copié
Héloïse Goy, avec Alexis Patri
Dans le contexte de grande tension entre la Russie et l'Occident, le sénateur Laurent Lafon (UDI) demande à l'Arcom (le régulateur français de l'audiovisuel et ex-CSA) la suspension immédiate de la chaîne d'information Russia Today en France. Il explique précisément à Europe 1 ce qu'il reproche à la chaîne.
INTERVIEW

Après avoir été interdite de diffusion en Allemagne au début du mois et menacée d'interdiction au Royaume-Uni cette semaine, c'est désormais en France que la chaîne RT est remise en question. Dans le contexte actuel d'extrême tension entre l'Occident et la Russie depuis que Vladimir Poutine a déployé jeudi matin des troupes en Ukraine, Laurent Lafon, président de la commission de la Culture et de l'Éducation du Sénat, a demandé au président de l'Arcom Roch Olivier-Maistre de suspendre immédiatement l'autorisation de RT en France. 

"Russia Today a été créée pour instiller de la désinformation. C'est une chaîne de propagande pour le régime russe, et quand j'écoute RT, je ne vois pas où est le pluralisme. Or, dans la convention entre l'Arcom et Russia Today, le pluralisme est clairement instauré comme une règle à respecter", explique à Europe 1 le sénateur. "La Russie a déclenché la guerre à l'Ukraine, et indirectement à tout le bloc occidental. Je pense qu'il ne faut plus faire preuve de naïveté par rapport au président Poutine."

La direction de RT France mise en garde

En adressant également son courrier à Roselyne Bachelot, la ministre de la Culture, Laurent Lafon souhaite aussi que le gouvernement prenne ses responsabilités et s'exprime sur le sujet. L'Arcom n'a, quant à elle, pas encore répondu au courrier de Laurent Lafon. Mais l'instance a fait savoir à nos confrères de Puremedias qu'elle veillait avec une particulière vigilance au respect des obligations légales et conventionnelles de la chaîne RT France. 

Le régulateur de l’audiovisuel a également mis en garde la direction de la chaîne d’information en précisant que, s'il l’estime justifié, il n'hésitera pas "à faire usage, sans délai, des outils juridiques dont il dispose et qui peuvent aller jusqu'à demander la suspension de sa diffusion".