Un journaliste de "Paris Match" (qui appartient comme Europe 1 au groupe Lagardère) a été placé jeudi en garde à vue par la police pour une interview de Ziad Takieddine publiée en novembre dernier dans l'hebdomadaire. Une arrestationdénoncée par la présidente de Lagardère News Constance Benqué.
Un journaliste de Paris Match placé en garde à vue. François de Labarre a été interpellé jeudi matin à son domicile et placé en garde à vue à Nanterre. Il en est sorti en fin de journée, sans être convoqué chez le juge d’instruction, selon son avocat. Le journaliste est soupçonné de subornation de témoin, dans l'affaire du possible financement libyen de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy de 2007. En cause, une interview de Ziad Takieddine publiée en novembre dernier dans Paris-Match.
L'interview avait été réalisée avec un photographe de l'agence Bestimages, dont la patronne, Mimi Marchand, a également été placée en garde à vue jeudi. Dans cet entretien, l'homme d'affaires retirait les accusations qu'il avait portées contre l'ancien chef de l'Etat. Deux mois plus tard, devant des juges, il disait qu'il ne confirmait pas les propos tenus dans le magazine. Des propos qui, disait-il, avaient été mal tournés par le journaliste.
"Un procédé judiciaire déplorable"
La direction de Paris Match a dénoncé dans cette arrestation une forme d'intimidation. C'est ce qu'a dit Constance Benqué, la présidente de Lagardère News, auquel appartient Europe 1. Il faut dire que François de Labarre a été interpellé à 6h du matin par plusieurs policiers armés, sous les yeux de son fils de 8 ans.
"Une opération aberrante" selon Christophe Deloire, le secrétaire général de Reporters sans frontières. Il a dénoncé "un procédé judiciaire déplorable" et "à l'évidence disproportionné".