Charlie Hebdo : comment Georges Wolinski a "appris à rire" à sa femme Maryse

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Alexis Patri
L'écrivaine Maryse Wolinski publie "Wolinski - Le bonheur de rire", un livre qui recueille un partie des dessins de son mari, Georges Wolinski, décédé dans les attentats de janvier 2015. Elle explique au micro d'Anne Roumanoff la place centrale qu'occupait le dessin et l'humour dans leur couple.
INTERVIEW

Dans son nouveau livre "Wolinski - Le bonheur de rire", Maryse Wolinski compile plusieurs décennies de dessins de son mari, le caricaturiste Georges Wolinski, qui travaillait chez Charlie Hebdo avant d'être assassiné lors des attentats de 2015. Elle raconte dans Ça fait du bien, sur Europe 1, comment le dessin et l'humour sont devenus le ciment de ce couple d'amoureux, formés dans les bureaux du Journal du Dimanche en 1966.

"Georges m'a appris la liberté et la légèreté"

Maryse Wolinski explique que son mari vit encore à travers ses dessins, qui la font rire aujourd'hui encore. "C'est important pour moi de continuer à rire avec lui, c'est lui qui m'a appris à rire", explique-t-elle au sujet de celui qui, toute sa vie, lui laissait sur le miroir de la salle de bain et partout chez eux, dessins et petits mots d'amour. 

L'écrivaine ne découvre véritablement l'humour qu'à 23 ans, grâce à Georges Wolinksi. Car son milieu d'origine n'était pas des plus rieurs. "J'étais d'une famille très catho, très stricte, et je ne savais pas trop ce que c'était que l'humour. D'ailleurs, ça m'inquiétait un peu", se souvient-elle. "Et puis Georges m'a appris la liberté, la légèreté, le rire, l'humour. C'était formidable."

Maryse, la femme de tous ses dessins

Les deux amoureux se rencontrent dans les bureaux du Journal du Dimanche, et c'est "presque" un coup de foudre, comme l'explique Maryse Wolinski. "Georges est arrivé dans la salle de rédaction, avec ses deux petites filles d'ailleurs", se rappelle-t-elle, son futur mari étant déjà veuf. "Je ne sais pas si c'est le carton à dessin ou autre chose, mais j'ai zoomé sur lui. Il y a quelque chose qui se dégageait de lui, et donc je m'y suis intéressée."

Maryse Wolinski reconnaît pudiquement qu'elle inspirera par la suite les très nombreux dessins de femme que fera son mari. "Il dessinait et il aimait ça. Il aimait les femmes, et il m'a choisi", résume-t-elle avec une certaine tendresse.

Elle espère que le procès des attentats de janvier 2015 qui se tient en ce moment lui permettra de tourner cette difficile page de sa vie, bien qu'elle n'en soit pas convaincue. L'écrivaine aimerait ainsi pourvoir "reprendre la fiction", une passion qui l'anime toujours aujourd'hui.