Marina Carrère d'Encausse : "Faire de la télévision quand on ne s'aime pas physiquement, c'est très compliqué"

  • Copié
Aurélie Dupuy , modifié à
Passionnée par l'écriture depuis toujours, la présentatrice a finalement fait médecine puis de la télé pour ne pas être comparée à sa famille. Avant d'oser publier à son tour.
INTERVIEW

Dans une famille plutôt portée vers les lettres, Marina Carrère d'Encausse a fait médecine. Une sorte de chemin de traverse qui lui a aussi servi à ne pas être comparée. Avec ses émissions sur France 5, dont un nouveau numéro d'Enquête de santé qui sera diffusé mardi en prime time sur France 5, la médecin et journaliste a bravé sa timidité. Avec l'écriture de romans, elle a renoué aussi avec ses envies de jeunesse. Invitée de l'émission Il n'y a pas qu'une vie dans la vie, elle est revenue sur son cheminement professionnel.

Fan de polars. Une mère académicienne et l'écrivain Emmanuel Carrère comme frère ont fait peser un certain poids sur ses épaules. "Ça donne d'énormes complexes, mais je suis née bourrée de complexes. Ma mère a toujours été exigeante, mais de manière très gentille. Il fallait être à la hauteur de ce qu'elle a réussi", explique Marina Carrère d'Encausse. "Au départ, je voulais faire Sciences-Po, ce n'était pas possible. Donc je suis partie faire médecine, parce que personne n'avait fait médecine dans ma famille. Mais l'écriture était ma passion, j'y suis revenu plus tard, d'une autre manière".

Après une publication liée à la médecine, elle sort un premier roman  à 53 ans, Une femme blessée. Elle est actuellement en train de préparer le troisième, un polar qui devrait sortir "à l'automne prochain". Si elle devait refaire ses études de médecine, elle s'orienterait aujourd'hui, soit vers la police scientifique soit médecin légiste, "parce que ça mêle mes deux passions, la médecine et les polars", dit-elle.

La télé par hasard. Échographiste pendant une dizaine d'années, elle avait déjà commencé son travail sur l'écriture en signant des articles dans la presse spécialisée avant de rencontrer Michel Cymes et de partager avec lui Le magazine de la santé. Devenir animatrice "était un défi total parce qu'aller faire de la télévision quand on ne s'aime pas physiquement, c'est quand même très compliqué. En même temps, c'est aussi un moyen d'avancer. Je ne suis jamais allée chercher, je ne me suis jamais dit je ferai de la télévision. C'est vraiment des circonstances de la vie."

Bien qu'elle ait un jour juré que ses émissions ne s'éloigneraient jamais de la médecine, elle présente depuis quatre ans Le monde en face, qui traite tous les sujets, politique comprise. Et rêve désormais d'un magazine littéraire populaire pour présenter d'autres ouvrages que les grands classiques, "faire lire ceux qui ne lisent pas" et revenir encore une fois à sa passion d'origine longtemps restée en sommeil.