Paul Larrouturou est  reporter à LCI. 1:17
  • Copié
Antoine Terrel , modifié à
Invités lundi de "Culture Médias, sur Europe 1, les journalistes Eliot Blondet et Paul Larrouturou sont revenus sur les rapports parfois compliqués entre Emmanuel Macron et la presse, qui a parfois été écartée de certains déplacements. Un problème médiatique, mais aussi "démocratique" et "historique", selon eux. 
INTERVIEW

Pendant des mois, les deux reporters se sont plongés dans les coulisses du pouvoir. Dans Élysée confidentiel, Eliot Blondet, photographe, et Paul Larrouturou, ancien de Quotidien désormais sur LCI, tentent de décrypter la personnalité d'Emmanuel Macron, et donnent la parole à sa garde rapprochée, aux conseillers de l'ombre, ou à divers protagonistes qui ont croisé le chemin du chef de l'État. Mais l'ouvrage s'intéresse également à la communication présidentielle, et ce alors que les médias ont souvent déploré une communication trop verrouillée, avec de nombreux déplacements lors desquels la presse n'étaient pas conviée. Paul Larrouturou écrit ainsi que "l'absence organisée, délibérée et répétée des journalistes dans des déplacements publics important restera comme le grand problème médiatique du quinquennat". Un propos qu'il a développé lundi dans Culture Médias, sur Europe 1. 

"Il n'y avait pas un journaliste"

Concernant son cas personnel, Paul Larrouturou le reconnaît : "On a eu la chance d'énormément couvrir le quinquennat Macron, de l'interviewer très abondamment". Mais ce n'a pas été le cas de tous. Invité à citer quelques exemples de déplacements lors desquels la presses était écartée, le journaliste cite notamment la visite surprise d'Emmanuel Macron au professeur Didier Raoult, à Marseille, en pleine polémique autour du traitement à l'hydroxychloroquine contre le Covid-19, "avec trois heures dans le bureau du professeur Raoult, avec le professeur Delfraissy". "C'était hyper important et il n'y avait pas un journaliste", déplore Paul Larrouturou. 

"Il va manquer des documents sur ce quinquennat"

Autre exemple : "quand Emmanuel Macron est allé en maraude discuter avec les personnes à la rue, il y avait sa photographe officielle. Elle est très douée, mais elle fait de la communication", poursuit l'invité d'Europe 1. "Il y a, à certains moments, une façon délibérée d'exclure la presse pour avoir juste leur Facebook live, leur photographe, et c'est un problème démocratique", critique encore Paul Larrouturou. "C'est presque un problème historique", abonde Eliot Blondet, "dans le sens où il va manquer des documents sur ce quinquennat".