Luc Bronner 3:55
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Margaux Baralon
Luc Bronner, directeur des rédactions, et Annick Cojean, grand reporter au Monde, sont venus expliquer lundi dans "Culture Médias" le succès du journal de référence, qui vient de fêter ses 75 ans. Succès qui repose essentiellement, selon eux, sur le fait d'avoir misé sur l'information payante et de qualité. 

Le Monde vient de fêter ses 75 ans. Et le quotidien du soir reste, encore et toujours, le "journal de référence" dans un paysage médiatique français pas exempt de difficultés. Un succès qui s'explique notamment, selon ses dirigeants, par le choix radical de l'information payante. À l'heure d'Internet et de la gratuité, Le Monde a fait le pari (gagnant) de l'abonnement numérique. Un "choix historique", rappelle lundi dans "Culture Médias", sur Europe 1, Luc Bronner, le directeur des rédactions.

Des chiffres de diffusion "extraordinaires"

Le Monde a fait le choix de "considérer que l'information gratuite n'a pas de valeur. Si vous fondez tout votre développement sur le fait de donner gratuitement de l'information, vous êtes dépendants des annonceurs", poursuit-il. "Aujourd'hui, très naturellement, une partie de la population va s'abonner à Deezer ou Spotify, ou Netflix. Donc une partie des gens choisit de s'abonner à un ou deux titres de presse." C'est d'ailleurs en suivant les exemples dans la musique ou le cinéma que le quotidien a fait le choix du payant.

"Cela nous permet d'avoir des chiffres de diffusion extraordinaire", se réjouit Luc Bronner. Quelque 330.000 exemplaires sont vendus quotidiennement. "On est revenus à la diffusion de 2003. On a effacé 15 années de difficulté de la presse française." Aujourd'hui, le quotidien du soir est aussi doté d'une "rédaction forte, de quasiment 500 journalistes", souligne le directeur des rédactions. "Cela nous donne une liberté en termes d'organisation, de temps d'enquête. Cela nous permet aussi d'avoir des journalistes très spécialisés sur à peu près tous les sujets. C'est ça qui fait que Le Monde peut rester un journal de référence."

"On porte haut les couleurs du journalisme"

"On porte haut les couleurs du journalisme avec une déontologie, une éthique et une volonté de regarder l'ensemble de la planète", appuie Annick Cojean, grand reporter au Monde. "L'éthique et la déontologie n'ont pas changé. Et tout est là. On nous donne le temps." Le temps d'enquêter, de hiérarchiser. Celle qui est aujourd'hui devenue une grande plume se souvient de ses premiers pas dans les couloirs du quotidien. "C'était un peu écrasant. Je croisais des grands noms. Il y a aussi cette injonction à être à la hauteur de cette grande histoire et cette grande institution. On se passait le relais, le flambeau. Et cela veut dire quelque chose."