Le tribunal de commerce de Fort-de-France a validé mardi la prolongation de l'activité du quotidien France-Antilles, mis en liquidation judiciaire le 30 janvier, jusqu'au 10 mars, afin de permettre exceptionnellement à Xavier Niel, patron du groupe Iliad, de faire une offre de reprise. C'est une réponse à une requête formulée en urgence lundi par le procureur de la République de Martinique, Renaud Gaudeul, afin d'éviter la disparition du seul quotidien de Martinique, Guadeloupe et Guyane.
Cette demande "exceptionnelle" du procureur fait suite à la réception d'une "lettre d'intention" de Xavier Niel, co-actionnaire du Monde et depuis récemment propriétaire de Nice-Matin, concernant France-Antilles. le représentant du parquet a expliqué à l'audience qu'il s'agissait d'un "enjeu de la vie publique : le maintien de la presse quotidienne et de ses nombreux emplois (235) sur les territoires qui justifie la réouverture de ce dossier".
Un appel d'offre qui court jusqu'au 2 mars
Si la liquidation sans poursuite d'activité a été prononcée le 30 janvier, les 235 salariés n'ont toujours pas reçu leur lettre de licenciement, ce qui signifie qu'ils sont toujours pour l'instant salariés du groupe, même s'ils ne travaillent pas. En effet, le journal a cessé de paraître depuis le 1er février. Les salariés viennent donc d'obtenir un sursis puisque la décision du tribunal prévoit la suspension des procédures de licenciement, le maintien de l'administrateur judiciaire et la diffusion d'un appel d'offres sur un journal national.
Cet appel d'offres court jusqu'au 2 mars à 15h. Toutes les offres, s'il y en a, seront ensuite examinées le 10 mars à 14 heures au tribunal de commerce. Selon l'administrateur judiciaire, il y a de quoi payer les salaires jusqu'au 10 mars. Cela ne signifie pas pour autant un retour en kiosque du journal. "Il y a plein de contrats qui ont été suspendus, des commandes qui ont été arrêtées, il n'y a plus de papier. Donc on va être payés avec l'argent qui reste dans la trésorerie", a expliqué le représentant des salariés de Martinique Rodolphe Lamy.