Rémunération des auteurs et streaming : "L'Europe n'a pas vu arriver Amazon et Disney+"

  • Copié
Alexis Patri
Jean-Noël Tronc, le directeur général de la SACEM et porte-parole du mouvement d'acteurs culturels France Créative pointe dans "Culture Médias" un retard de l'Union Européenne sur l'encadrement des autres plateformes de streaming que Netflix, alors que le gouvernement est en passe de les obliger à financer la création française.
INTERVIEW

Netflix a-t-il été l'arbre qui a caché la forêt des plateformes de streaming dans les yeux des politiques français et européens ? C'est l'analyse qu'en fait le directeur général de la Société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique (SACEM) et porte-parole du mouvement d'acteurs culturels France Créative, Jean-Noël Tronc. Invité de Culture Médias, il souligne un dysfonctionnement dans l'encadrement des plateformes de streaming dont le règlement est encore en cours.  

Retrouvez toute l’actu médias dans notre newsletter quotidienne

Recevez chaque jour à 13h les principales infos médias du jour dans votre boîte mail. Un rendez-vous incontournable pour être au point sur l’actu, les audiences télé de la veille et faire un point sur les programmes à ne pas manquer.

Abonnez-vous ici

"Le problème, c'est que les Européens se sont réveillés un peu tard", observe Jean-Noël Tronc. "On a beaucoup parlé de Netflix depuis 3-4 ans, et on ne voyait pas arriver derrière Amazon, qui a à peu près comme clients tous les Français, et des géants comme Disney qui possède le plus grand catalogue du monde en termes de contenu."

"Ils doivent financer la création"

Selon le directeur général, ce retard européen pose problème, notamment sur la questions du financement de la création culturelle. "Pour nous, c'est vital parce que beaucoup de compositeurs vivent aujourd'hui de ce qu'on appelle la musique à l'image, c'est-à-dire de la musique de film et de séries télé", indique-t-il. "La SACEM, c'est aussi les auteurs de doublage et de sous-titrage."

Malgré son retard, la négociation que pilote jeudi le ministère de la Culture avec tous les professionnels du secteur, plateformes de streaming comprises, est donc une bonne nouvelle. "Ce sont des plateformes avec qui nous négocions déjà et avec lesquelles nous avons des contrats pour qu'ils payent des droits d'auteur", rappelle Jean-Noël Tronc. "Ce qui importe, c'est qu'ils payent aussi la création." Ce point est l'objet centrale de la négociation ministérielle.