Diversité, adaptation et "questions à la con" : les clés du succès du site Topito

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Mathilde Durand
Le média de divertissement français Topito fait un carton. Créé en 2006, il vient de battre un record d'audience en janvier 2020. Des tops humoristiques, des podcasts, des vidéos : tout pour séduire une cible 18-34 ans. Le média a su évoluer avec le temps, et prône la transparence sur son modèle de financement. 
INTERVIEW

Tops, "memes", podcast et vidéos humoristiques, le site Topito, créé en 2006 est le premier média de divertissement indépendant en France. Très présents sur les réseaux sociaux, il bat un double record en janvier 2020 : 50 millions de pages vues, plus 68% par rapport à l’année dernière, 11 millions de visiteurs uniques, une hausse de 56% en un an. Benoit Lebreau, responsable des réseaux sociaux sur le site Topito, explique au micro d’Europe 1, cette réussite.

"L’actualité est un prétexte. Tous les matins nous parlons de ce qui nous a marqué. Nous ne sommes pas journalistes, donc si cela ne nous fait pas rire, si on n’a aucun moyen d’en faire quelques choses de drôle, on n’en parle pas", confie-t-il. Dernièrement sur le site, les internautes pouvaient retrouver des tops sur le coronavirus chinois ou encore les crises humanitaires oubliées.

Des tops improbables et des vidéos reprenant les codes des youtubeurs 

C'est la marque de fabrique de Topito. "Top 10 des questions à la con qu’on pose encore en entretien en 2020 alors que personne n’a jamais répondu honnêtement", "Top 17 des participants à la bataille de Game Of Thrones, du plus utile au moins utile" ou encore "Top 10 des célébrités qui sont mortes au mauvais moment", sont autant de titres que l'on peut retrouver sur le site. D'ailleurs les tops sont rarement des chiffres ronds. "Cela attire l’œil de l'internaute. Mais la vraie version, c'est qu'on a la flemme d'aller jusqu'à 20 alors on s'arrête avant", plaisante Benoit Lebreau.

L’équipe de Topito est composée d’environ trente personnes, dont 15 à 20 personnes dédiées à la création de contenus. En 14 ans, ils ont produit 27.914 articles, soit plus de 5 par jours. "L'actualité change tout le temps, les tops qu’on a fait sur les galères quand on a un téléphone à clapet deviennent les galères quand tu as un Iphone, les blagues sont les mêmes mais les sujets changent". Leur cible est clair : les 18-34 ans, un peu plus âgés pour la déclinaison du site Topito parents, qui croque les problèmes des jeunes parents. 

Le reste du site se compose de vidéos ou d’illustrations trouvées sur internet. "Maintenant qu’on est rémunéré par les plateformes, on essaye de partager les revenus avec les créateurs", précise le responsable des réseaux sociaux. Topito créé aussi ses propres vidéos humoristiques, inspirées par les codes des Youtubeurs et ses podcasts.

Transparent sur le modèle économique

Très présent sur les réseaux sociaux, le site internet se décline avec succès sur Instagram. C'est même le média français qui génère le plus d’interactions sur ce site. "On est les seuls à faire des images drôles, des memes, et ça plait", souligne Benoit Lebreau.

Leur mode de financement est transparent, et expliqué en vidéo sur le site internet. "On marche à la publicité. Il y a trente salariés à payer à la fin du mois, il faut être rentable", assume-t-il. 

Loin de se contenter d'être derrière l'écran, le site s'est diversifié même si ce n'est pas sa source principale de revenus : livres, cahiers de vacances, et production de spectacles. Le Topito comédie club a lieu tous les mercredis. "On a reçu les plus grands : Haroun, Blanche Gardin", se réjouit le responsable des réseaux sociaux. "On les a eu à nos débuts, c'était plus compliqué, mais aujourd’hui c’est tous des amis proches de Topito, et si on peut les faire travailler sur d’autres projets on le fait avec plaisir."