Le "binge watching" est-il une addiction ?

Le "binge watching" s'est développé ces dernières années.
Le "binge watching" s'est développé ces dernières années. © STEPHANE DE SAKUTIN / AFP
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Dylan Gamba , modifié à
Une étude européenne est menée pour connaître les effets sur la santé de cette pratique qui consiste à regarder tous les épisodes d'une série à la suite. 

Le binge watching, comportement qui consiste à rester devant son écran à regarder des séries pendant plusieurs heures sans faire de pause, a le vent en poupe. Le dictionnaire Oxford date l'origine de l'expression à la fin des années 1990, lorsque des fans se rassemblaient pour regarder en une seule fois l'intégrale d'une saison en DVD. Mais la pratique explose depuis que certaines séries sortent désormais en une seule fois. Cette pratique intéresse désormais la communauté scientifique, comme le relate 20 Minutes. Une étude européenne est donc menée pour se pencher sur les conséquences de ce comportement sur la santé.

Questionnaire en ligne. Le volet français, piloté depuis Nantes par la professeure Marie Grall-Bronnec (Institut fédératif des addictions comportementales), est mené jusqu'en septembre. "Au cours des 6 derniers mois, combien d'épisodes avez-vous regardé lors d'une session typique de visionnage ?", "Vous sentez-vous dépendant(e) aux séries TV ?"... font partie des questions du questionnaire que vous pouvez remplir ici, si vous êtes étudiant et âgé de plus de 18 ans.

"Moments de partage avec d'autres". "Une addiction, c'est une perte de contrôle d'un comportement qui est telle qu'elle entraîne des conséquences négatives, et que malgré tout, la personne continue", analyse dans les colonnes de 20 Minutes Marie Grall-Bronnec. Sur le phénomène de surconsommation des séries, la professeure évoque "un temps agréable, qui vient rythmer sa semaine, ou qui permet d'avoir des moments de partage avec d'autres".

"Motivation de s'évader d'un quotidien douloureux". Elle évoque également un lien possible entre binge watching et dépression, "car il peut y avoir une motivation de s'évader d'un quotidien douloureux." La construction des séries, avec un suspens et un rebondissement à la fin des épisodes, a également tendance à favoriser le phénomène. Les résultats de l'étude seront connus dans un an.