LCI en gratuit : pourquoi le CSA a changé d’avis ?

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Le CSA a autorisé le passage de LCi sur la TNT gratuite. © AFP
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Grégoire Martinez
TÉLÉVISION - Après le feu vert du CSA pour le passage de LCI sur la TNT gratuite, Europe 1 fait le point sur les raisons qui ont poussé le CSA à changer d’avis.

Presque deux ans après la première demande de passage en gratuit et de nombreux rebondissements, le CSA a finalement validé jeudi le passage en gratuit de LCI. Selon nos informations, la chaine d’information en continu du groupe TF1 sera accessible sur le canal 26 de la TNT gratuite dès la première semaine du mois de janvier, sans que le jour exact ne soit encore fixé. Europe 1 vous explique les raisons de ce changement.

Un vote à l’unanimité. Après un premier refus, en juillet 2014, du passage de LCI en gratuit, le CSA a finalement voté, selon les informations d’Europe 1, à l’unanimité (seules 5 voix sur 10 étaient nécessaires) le passage en gratuit de la chaîne. Un retournement de situation expliqué par le président du CSA, Olivier Schrameck, sur France 5 par la situation actuelle de LCI qui était "quasiment en cessation d’activité". Le nombre de téléspectateurs s’était en effet réduit de manière significative avec seulement 12.000 personnes en moyenne par quart d’heure.

Une demande différente. Le projet de LCI n’était également plus le même. "La première demande ressemblait beaucoup à celle de BFMTV, aujourd’hui la part des journaux est par exemple limité à 30%" contre 70% sur la quinzième chaîne, a expliqué le président du CSA. Par ailleurs, "le contexte général a changé. BFMTV a considérablement conforté sa position de leader, et est adossé à un groupe puissant (Altice) et iTélé fait l’objet de tous les soins avec Vincent Bolloré".

Des grands groupes aux commandes. Un an et demi après la première décision du CSA, il est vrai que le contexte est bien différent. L’annonce, à l’été, du rapprochement entre NextRadioTV (BFMTV, RMC…) et Altice (Libération, L’Express…) et l’arrivée chez Canal Plus (iTélé) de Vincent Bolloré a offert aux deux chaines d’information gratuites des supports de poids. "Bollo" comme on l’appelle dans le milieu a par exemple choisi de rebaptiser iTélé en CNews et promis un investissement conséquent dans l’objectif de rattraper BFMTV, leader avec 2% d’audience, contre 0,9% pour iTélé.

Un choix sous la menace ? Malgré cela, ce choix n’est pas du goût de tous… NextRadioTV a réagi quelques minutes après l’annonce du CSA en dénonçant des "pressions extérieures". Une affirmation réfutée par le président du gendarme de l’audiovisuel qui a rappelé que son autorité était totalement indépendante et "ne délibère pas sous la menace".

"BFMTV a les moyens" de vivre.BFMTV avait d’ailleurs menacé de supprimer 100 postes si le CSA autorisait la chaîne d’information en continu de TF1 à passer en gratuit. La chaîne a confirmé cette intention jeudi soir en prévenant qu’elle allait "anticiper les conséquences de la décision du CSA et présentera, dès le début de l’année, aux représentants du personnel, les mesures qui vont s’imposer tant en terme d’organisation que d’emplois". Une menace exagérée pour Olivier Schrameck qui a affirmé que "BFMTV a les moyens d’assurer sa viabilité économique et éditoriale sans compression d’effectifs".