Laurent Ruquier estime que "nous vivons sous la dictature de Twitter et de Marlène Schiappa"

L'animateur règle ses comptes dans les colonnes du "JDD", dimanche (photo d'archives).
L'animateur règle ses comptes dans les colonnes du "JDD", dimanche (photo d'archives). © AFP
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L'animateur d'"On n'est pas couché" revient sur la saison compliquée de son émission dans le "JDD", l'attribuant aux dérives des réseaux sociaux. 

On n'est pas couché a vécu une saison "difficile", en termes d'audience - comme "la télévision en général" -, mais surtout "sur le plan éditorial". Tel est le constat de son animateur, Laurent Ruquier, interrogé par le JDD, dimanche. "Cela vaut pour nous comme pour l'ensemble des émissions dites 'd'humeur'", estime-t-il. "Celles-ci connaissent une crise qui pose de graves questions."

"On ne peut plus rien dire sur quoi que ce soit"

Laurent Ruquier revient sur son choix de se séparer de ses deux chroniqueurs, Christine Angot et Charles Consigny, remplacés l'an prochain par une équipe différente chaque semaine. "L'exercice devenait impossible", commente l'animateur, pour qui "on ne peut plus rien dire sur quoi que ce soit." Et invoque le tandem Eric Zemmour-Eric Naulleau, qui faisait le succès de son émission dans les années 2000. "Auraient-ils tenu si les réseaux sociaux avaient existé ? Je ne suis pas sûr." 

Lesdits réseaux sont fustigés par l'homme de télévision, qui déplore la multiplication des polémiques liées à des séquences télévisuelles. "Nous vivons sous la dictature de Twitter et de Marlène Schiappa. Nous sommes en permanence la proie des lobbies, des associations, de corporatismes catégoriels, du communautarisme... (...) Quelques dizaines de signalements au CSA suffisent aujourd'hui à ce qu'un émission soit sanctionnée."

Masure et Zabel, "je n'aurais pas voulu les avoir comme voisins pendant la guerre"

Laurent Ruquier attribue la responsabilité de cette tendance à "des gens de ce métier aujourd'hui sur le carreau", qui "utilisent les réseaux sociaux dans le seul but d'exister", animés par "l'aigreur et la rancœur". "C'est Bruno Masure qui dit que machin est un con, Roger Zabel qui dit que Riolo de RMC aurait dû être viré plutôt que suspendu (pour leurs propos sur le physique de l'accusatrice de Neymar, ndlr)... Je n'aurais pas voulu les avoir comme voisins pendant la guerre."

"Twitter a rendu folle une profession à la dérive, qui se tire une balle dans le pied", conclut l'animateur. "Viendra le jour où les journalistes, s'ils ne se ressaisissent pas, ne pourront plus rien dire à force de taper des confrères qui sortent du lot et vont à contre-courant de la bien-pensance ou de la pensée unique."