"Il y a une profonde lassitude pour le métier de journaliste"

Déçus par un métier qui les a pourtant fait rêver, de plus en plus de journalistes font le choix de changer de métier.
Déçus par un métier qui les a pourtant fait rêver, de plus en plus de journalistes font le choix de changer de métier. © DENIS CHARLET / AFP
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Léa Leostic
Déçus par un métier qui les a pourtant fait rêver, de plus en plus de journalistes font le choix de changer de métier. Justine Reix, journaliste à Vice France, a publié une enquête sur le sujet et était invitée au micro d’Europe 1 mercredi matin.

De plus en plus de journalistes font le choix de changer de métier, car trop souvent déçus par ce milieu. Pour une enquête publiée sur Vice France, la journaliste Justine Reix a recueilli des témoignages de journalistes déçus, rincés, exploités, précaires ou harcelés. "Le constat est parti de mon expérience personnelle. J’ai été journaliste pigiste, j’ai travaillé dans différents médias et j’ai remarqué que chez beaucoup de journalistes, quel que soit l’âge, il y a une profonde lassitude pour un métier qui fait pourtant énormément rêver", a-t-elle expliqué au micro d’Europe 1.

La précarité, le problème majeur

Dans son article, on découvre le parcours de Justin, qui a quitté la presse régionale pour devenir boucher, ou encore celui de Lucas qui est désormais électricien. "J’ai reçu une centaine de messages en quelques jours seulement", précise la journaliste.

"Il y a plein de raisons qui font qu’on arrête le journalisme, mais le plus souvent c’est à cause de la précarité. Les pigistes ne savent pas combien ils vont gagner à la fin du mois, cela peut être très fluctuant. Quand on est pigiste en presse écrite ou en web, on vend une idée. Quand on est publié, on doit aussi souvent courir après le média pour être payé une petite centaine d’euros", poursuit-elle. Le manque de stabilité est également une grande source d’inquiétude. "Après plusieurs années en tant que pigiste, on aspire souvent à un contrat stable, un CDI. Mais il y en a très peu", continue Justine Reix.

"Un travail qui manque de sens au quotidien"

Mais la précarité et l’instabilité ne sont pas les deux seuls problèmes. Beaucoup évoquent aussi un travail qui manque de sens au quotidien. "Quand on est journaliste, on veut prendre le temps de parler aux gens. Mais ce temps, on l’a de moins en moins", constate Justine Reix.

Selon son enquête, la durée des carrières de journaliste se raccourcit. Elle se situe en moyenne à 15 ans.