Face aux plateformes de streaming, Canal+ lance un ultimatum au cinéma français

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Canal+ participe au financement de plus de la moitié des longs métrages français © Martin BUREAU / AFP
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Antoine Genton avec Alexis Patri
Le président du directoire du groupe Canal+ Maxime Saada laisse entendre, dans une interview donnée au journal "Le Figaro", que le groupe audiovisuel pourrait mettre fin à son financement du cinéma français. Un démonstration de force face à l'essor des plateformes de streaming dans la production française.

20%. C'est la part, importante, du budget annuel des films français qui sort directement de la poche du groupe Canal+. Plus de la moitié des longs-métrages produit chaque année bénéficient d'une aide du groupe audiovisuel. Un financement du cinéma français qui pourrait disparaître. C'est en tout cas la menace que semble formuler Maxime Saada, président du directoire du groupe Canal+, dans une interview donnée au journal Le Figaro.

Une chronologie des médias bousculée

Le groupe, qui est donc le principal financeur des films français, menace en effet de mettre fin à ses obligations actuelles, s'il n'obtient pas gain de cause dans le cadre de négociations qui doivent aboutir le 1er juillet prochain. Canal+ souhaite, notamment, pouvoir diffuser des films trois à quatre mois seulement après leur sortie en salles. Le délai est aujourd'hui de 8 mois.

Cette demande de réduction de moitié des délais serait justifiée par le fait que les plateformes type Netflix, Amazon et Disney+ pourraient, elles aussi, diffuser des films, un an après leur sortie en salles. Ces plateformes obtiendront ce droit en échange d'une participation au financement du cinéma français, à un niveau moins important que Canal+. Ce qui explique l'écart entre Canal+ et les plateformes dans les délais de diffusion.