L'écrivain Daniel Picouly était l'invité de "Culture médias" sur Europe 1 ce lundi.
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Invité de l'émission "Culture médias" de ce lundi, Daniel Picouly est revenu sur les questions de diversité à France Télévisions. 
INTERVIEW

Vers plus de diversité à France télévisions ? C'est en tout cas l'objectif du pacte pour la visibilité des Outre-mer signé entre le gouvernement et France Télévisions en juillet dernier. 25 engagements ont été pris par le groupe afin de garantir la présence de programmes ultramarins sur les chaînes nationales après, notamment, la décision de supprimer la chaîne France Ô de la TNT d'ici l'été 2020. Suite à la signature de ce pacte, l'émission "Les témoins d'Outre-mer" de France Ô est désormais également diffusée tous les matins, du lundi au vendredi, à partir de 8h40 sur France 3. L'écrivain français Daniel Picouly, l'un des chroniqueurs de l'émission, était l'invité de Culture médias sur Europe 1 ce lundi. 

"En matière de diversité, on ne contraint pas"

Découvert par le grand public en 1995 grâce au succès de sa saga familiale Le champ de personne, Daniel Picouly est également un homme de télévision puisqu'il a longtemps animé l'émission littéraire Café Picouly d'abord sur France 2 puis sur France 5. Il a également participé à plusieurs programmes sur France Ô. Au micro d'Europe 1, il s'est dit profondément "attristé" et "scandalisé" par la disparition de la chaîne. "Ce qui m’intéresse c’est ce qu’il y a après la suppression de France Ô. Le fait que l'émission soit désormais diffusée sur France 3 c'est une réponse puisque des engagements ont été pris afin de permettre une meilleure visibilité. Moi, j'ai toujours posé la question de la diversité à France Télévisions".

Celui qui se décrit comme un "enfant de la télévision", a ainsi évoqué la question des quotas : "Comment est-ce que la diversité est assurée et comment est-elle contrôlée ? C’est le problème des quotas. En politique, tout le monde sait que la part des femmes est souvent le fait de contraintes dans les partis politiques. En matière de diversité, on ne contraint pas. Cela est donc laissé au bon vouloir des responsables. Mais si cela n’est pas contrôlé, si ce n’est pas mesuré, comment on fait ? Moi je pose la question". 

"Les dirigeants sont-ils disponibles pour accueillir la diversité ?"

Et de compléter : "Je crois au modèle républicain, aux chances que donnent l’école, je crois à la représentation de la télévision qui va parler jusqu’au petit gamin de cité que j’étais et qui lui a fait une université à la maison. Mais, après, on peut constater quand même que l’intégration de la diversité dans France Télévisions n’est pas une réussite formidable. On peut se demander comment cela se fait et comment y remédier". Il a notamment pointé du doigt le rôle des dirigeants des chaînes sur ces questions-là : "A la télévision, il y a bien quelqu’un qui dit oui ou qui dit non quand on propose un programme, une fiction ou une participation. Et, ces dirigeants sont-ils disponibles pour accueillir la diversité de façon représentative par rapport à la société ? C'est une vrai question"

L'écrivain français a toutefois salué les engagements pris lors de la signature du pacte pour la visibilité des Outre-mer en juillet. "Un conseil a été créé pour suivre ces engagements. Cela m'intéresse. Nous allons donc surveiller ces engagements et veiller à ce qu'ils soient mis en oeuvre", a-t-il conclu.