Crépol : l'Arcom estime que les propos de Patrick Cohen ont été «dénués de précautions oratoires»

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L'Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique a rendu sa décision concernant l'éditorial tenu par Patrick Cohen dans l'émission C à Vous le 27 décembre dernier. © LUDOVIC MARIN / AFP
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Dans l'émission "C à Vous" du 27 novembre dernier, Patrick Cohen était revenu sur les circonstances de la mort de Thomas, tué lors d'un bal de village à Crépol, affirmant que les jeunes étaient venus pour "s'amuser". Des propos contestés par plusieurs personnes qui avaient alors saisi l'Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom).

L'Arcom durcit le ton. L'Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique a rendu sa décision concernant l'éditorial tenu par Patrick Cohen dans l'émission C à Vous le 27 décembre dernier. Une chronique, intitulée "Crépol : la mécanique de la haine et du mensonge", dans laquelle le journaliste parlait de la mort de Thomas, tué lors d'un bal de village à Crépol.

L'Arcom demande "de faire preuve, à l'avenir, d'une vigilance accrue"

Le gendarme de l'audiovisuel a estimé que "les déclarations signalées s'inscrivaient dans le cadre d'un éditorial épousant un parti pris engagé et assumé, bénéficiant d'une liberté d'expression accrue" et a précisé qu'il "ne peut être ignoré que l'enquête judiciaire est toujours en cours et que les faits ne sont, pour l'heure, pas établis. Par conséquent, certains des propos tenus, dénués de précautions oratoires et énoncés sur un mode déclaratif, ne satisfont pas aux exigences de mesure, de rigueur et d'honnêteté fixées par les dispositions précitées des articles 3 de la délibération du 18 avril 2018 et 35 du cahier des charges de France Télévisions."

L'Arcom "demande à l’éditeur du service de faire preuve, à l’avenir, d’une vigilance accrue quant au respect des dispositions précitées, en particulier lorsque le sujet revêt une sensibilité particulière".

Un manque de nuance ?

Dans son édito, le chroniqueur de France 5 avait estimé que les assassins du jeune homme étaient venus pour "s'amuser, pour draguer des filles". "Pas d’incident jusqu’à la dernière chanson de la soirée, Tchikita du rappeur Jul. C’est là que, d’après les mis en cause, l'un des participants au bal, un rugbyman, aurait tiré les cheveux longs d’un des membres du groupe en le traitant de Tchikita, c'est-à-dire de fille sexy", avait-il déclaré sur le plateau de l'émission.

Une version des faits qui n'avait pas échappé aux vives critiques, Patrick Cohen accusé par la suite d'avoir repris le drame sans distance ni nuance.