Europe 1 1:52
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Jean-Luc Boujon
Les 530 habitants de Crépol, dans la Drôme, ne dorment plus depuis 48 heures. Ils sont traumatisés par le déchaînement de violence d'une dizaine d'individus, samedi soir, lors du bal d'hiver de leur commune dans la Drôme qui a fait 17 blessés et un mort. Gérald Darmanin dénonce un ensauvagement, un terme qui résonne très fort.

48 heures après la mort du jeune Thomas, à Crépol, dans la Drôme, l'émotion est toujours intense. "Ces jeunes sont venus pour tuer", s'indignent toujours certains habitants. Des couteaux et des lames de plus de vingt centimètres ont été abandonnés sur place par les assaillants. "Ça a été un bain de sang, un carnage", ont rapporté plusieurs témoins à Europe 1. Ces derniers ont vu des jeunes se donner des coups sans distinction et certains d'entre eux s'effondrer en sang dans la salle des fêtes. 

"J'ai la haine"

"C'est affreux. Tout le monde le connaît ici. Il était gentil ce garçon, ça aurait pu être mon petit-fils", a rapporté un habitant.  "J'ai la haine. En venir à sortir une lame et planter un gosse de seize ans au cœur. Il faut le vouloir. Ils sont venus en bande organisée, armés. Ils savaient ce qu'ils voulaient faire", a ajouté un autre. 

L'enquête progresse. Les gendarmes de la section de recherches de Grenoble multiplient depuis deux jours les auditions des participants à la fête. Il y en a eu 70 en 48 heures. Des dizaines sont encore prévues aujourd'hui. Ils essayent également de faire parler les images des caméras de vidéosurveillance du secteur, notamment une caméra située près de l'entrée de la salle des fêtes. Enfin, les enquêteurs travaillent sur la téléphonie, ces milliers de connexions aux réseaux, ces portables qui ont borné dans le secteur un peu avant 2 heures du matin. Autant d'investigations qui font désormais espérer au procureur de Valence une avancée très rapide de l'enquête.