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Alexis Patri
M6 diffuse ce dimanche un numéro d'"Enquête Exclusive" intitulé "L'Algérie, le pays de toutes les révoltes". Son rédacteur en chef Patrick Spica et son présentateur Bernard de la Villardière expliquent au micro de Philippe Vandel comment ils ont réussi à faire ce reportage, malgré la censure du régime.

C'est un pays qui se révolte contre un régime dictatorial. C'est aussi un pays où les journalistes locaux sont empêchés de travailler, et les journalistes étrangers d'entrer dans le territoire. L'Algérie est au cœur du numéro d'Enquête Exclusive diffusé ce dimanche sur M6. Invités de Culture Médias, le rédacteur en chef Patrick Spica et le présentateur Bernard de la Villardière racontent comment leurs équipes ont réussi, malgré les contraintes politiques, à réaliser ce reportage, intitulé L'Algérie, le pays de toutes les révoltes.

Comment les équipes d'Enquête Exclusive ont-elles procédé ?

Il aura fallu deux ans de travail pour faire ce reportage, dans un pays où il est quasiment impossible d'obtenir un visa pour les journalistes français. "Nous avons dû travailler avec des équipe de journalistes locales qui ont les autorisations", révèle Patrick Spica. "Nous avons aussi travaillé avec des équipes binationales qui peuvent voyager d'un pays à l'autre. Ce qui nous a permis de tourner". Cette possibilité d'allers-retours entre l'Algérie et la France était crucial pour faire sortir du pays les images et les documents nécessaires à l'enquête.

Mais, selon le rédacteur en chef, faire appel à des journalistes franco-algériens n'était pas suffisant pour travailler correctement. "Nous avons par moment dû filmer avec des caméras discrètes", explique-t-il. "Même avec des autorisations, quand vous partez en interview avec des caméras classiques, vous êtes régulièrement arrêté et vous passez la journée au poste de police."

Enquête Exclusive a également fait appel à des particuliers, qui ont filmé leur quotidien avec leur téléphone portable et transmis leurs images aux équipes de journalistes. 

Un fixeur pour gérer les risques 

Interrogé sur la responsabilité à envoyer des journalistes dans des pays dangereux, Bernard de la Villardière a expliqué les précautions prises. "Il y a bien sûr un principe de responsabilité, il faut faire attention aux équipes", reconnaît le présentateur. "Quand on envoie quelqu'un en Afrique, au Mexique ou dans certaines régions d'Asie, on tâche de plus en plus de trouver ce qu'on appelle un fixeur. C'est-à-dire quelqu'un qui connaît les règles de sécurité : à quelle heure il faut aller dans tel ou tel quartier, combien de temps il faut rester sans risques l'enlèvement, etc."

De nombreux journalistes ayant travaillé pour cette enquête en Algérie ont ainsi choisi de rester anonymes, afin de pouvoir continuer à se rendre en Algérie pour certains, et continuer d'y vivre pour d'autres. C'est notamment le cas de celui qui a chapeauté l'enquête et les différentes équipes mobilisées.