Isabelle Motrot 4:13
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Laetitia Drevet , modifié à
Dans un hors-série en kiosque mercredi, le magazine "Causette" dresse le portrait de 20 femmes "intrépides" qui devraient marquer l'année 2020. La directrice de la rédaction, Isabelle Motrot, présente le numéro sur Europe 1 au micro de Philippe Vandel.
INTERVIEW

Le "patriarcat triomphant" vit ses derniers instants. C'est du moins l'avis du magazine Causette, qui place l’année 2020 sous le signe des femmes, et dresse dans son dernier hors-série le portrait de 20 "intrépides". Chacune est issue d'un secteur distinct (économie, écologie, gastronomie, science, féminisme...) mais toutes ont la pugnacité pour point commun.

"On avait publié précédemment un hors-série racontant le destin de 30 femmes 'infréquentables', et on a voulu continuer dans la même veine", raconte dans Culture-Médias Isabelle Motrot, directrice de la rédaction du mensuel, revendiqué comme "féminin sans horoscope ni régime-minceur". 

Esther Duflo, Jane Goodall, Luisa Neubauer...

Le choix des 20 n’a pas été facile. "Il y avait déjà des sujets qu’on avait envie d’aborder, par exemple l’excision. C’est un sujet dont on doit parler encore et encore", précise Isabelle Motrot. Le magazine publie notamment le portrait d’une jeune Kényane qui se bat dans son pays pour mettre fin a cette pratique. "Elle a créé une sorte de rituel de remplacement, avec des réunions entre femmes et des danses. Ça a pris des années, mais ça a fonctionné", raconte la journaliste.

On pourra également lire des articles sur la française Esther Duflo, prix Nobel d’économie 2019, et sur la primatologue britannique Jane Goodall. Rien par contre sur Greta Thunberg, la jeune activiste suédoise du climat. "Nous avons essayé de la joindre, mais elle était en bateau, on a dû renoncer", regrette Isabelle Motrot. Au volet environnement, le magazine se rattrape avec la présentation d’une militante écologiste allemande, Luisa Neubauer, étudiante de 23 ans qui entend fermer au plus vite les centrales à charbon de son pays.

Si Causette a choisi de placer 2020 sous le signe des femmes, c'est que la rédaction croit en un changement important dans les rapports hommes-femmes. Et dans le rôle croissant qu'elles occuperont dans la sphère publique. "Après #MeToo, on ne peut pas dire que les choses sont toujours pareilles. Il y a encore beaucoup à faire, bien sur, mais il y a du progrès." Le hors-série est disponible en kiosque dès mercredi.