Dans les coulisses d'un reportage exceptionnel. Le journaliste Guillaume Dasquié s'est rendu au Yémen, l'un des pays les plus cadenassés au monde, pour un reportage-document intitulé Yémen : immersion au cœur d'une sale guerre, qui sera diffusé dimanche soir dans l'émission Capital de M6. Dans ce pays situé à la pointe sud-ouest de la péninsule arabique, un conflit, qui reste peu traité dans les médias, a fait 230.000 morts en six ans. Invité dans l'émission Culture Médias, le journaliste spécialiste des services secret a raconté comment lui et son équipe ont réussi à tourner ce reportage.
"On a eu peur, ça n'a pas été facile"
Au début du documentaire, des vues aériennes de la ville de Sanaa, la capitale du pays, sont proposées aux téléspectateurs. Puis, on suit l'avancée du reporter dans le pays. "D'abord, on ne fait pas trop les malins. On a eu peur, ça n'a pas été facile", explique Guillaume Dasquié au micro d'Europe 1. "On est passés par la route", raconte-t-il, pour pénétrer dans le pays.
L'équipe de M6 a été accompagnée par Studiofact et TV Presse pour pouvoir faire le tournage. Et le reporter d'expliquer le parcours du combattant : "Pour arriver à cette route, il a fallu passer par un tas d'intermédiaires. En quelques semaines, on a traversé la Turquie, la Jordanie, l'Égypte et puis l'Éthiopie pour rencontrer un certain nombre de personnes, et avoir des discussions".
Une fausse identité pour se cacher
Si Guillaume Dasquié "ne peut pas en dire plus", il a tenu à remercier sur Europe 1 "tous ceux qui, de façon anonyme, nous ont apporté une aide cruciale pour pouvoir entrer au Yémen et faire cette route qui mène jusqu'à la zone des montagnes tenues par les rebelles". Le reporter explique que "la guerre qui oppose les rebelles aux Émirats arabes unis et à l'Arabie saoudite se déroule dans cette zone enclavée. "On a voulu aller dans la zone de montagnes qui est entourée par les deux pays".
Pour y accéder, "on devait dissimuler notre identité et se cacher ", raconte-t-il, précisant qu'il ne peut pas non plus révéler sa fausse identité. "Mais une fois qu'on est arrivé sur place chez les rebelles, il était clair que nous faisions un film, et on discutait depuis longtemps avec eux pour avoir toutes les autorisations. Donc, tout le monde savait pourquoi on était sur place, et on a été assez bien accueilli", assure le reporter.