Arnaud Tsamère : "On ne peut absolument plus rien dire, faire, il faut tout surveiller"

Arnaud Tsamere
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A.D , modifié à
L'humoriste qui présente une émission qui met en valeur ses consœurs a poussé un coup de gueule sur la liberté d'expression à son sens devenue réduite.
INTERVIEW

il n'aura que des femmes autour de lui. Arnaud Tsamère sera sur Teva en prime time jeudi soir pour une émission spécial humour intitulée "Plus on est de filles, plus on rit". La particularité ? Ce sont sept humoristes féminines qui seront sur scène. L'une d'elle, Tania Duteil et le présentateur d'un soir étaient les invités de Philippe Vandel dans l'émission Village médias.

"Féminité assumée". Une soirée dédiée aux femmes présentée par un homme... "Cela faisait un contrepoids avec les artistes de mettre un présentateur masculin", avance Arnaud Tsamère, avant de présenter un autre argument : l'idée était peut-être de "trouver un artiste avec une part de féminité assumée, une sensibilité et peut-être que je correspondait à ça."

"C'est devenu n'importe quoi". Sur scène, Tania Dutel, Nadia Roz, Olivia Moore, Laura Laune, Elodie Poux, Samia Orossemane et le duo Constance et Marie Reno enchaîneront les sketchs. Les humoristes ont eu carte blanche. "On m'a juste demandé une validation", explique Tania Dutel, qui précise pourtant avoir elle-même sélectionné dans son répertoire ce qu'elle pensait être compatible avec la télé. "C'est de l'autocensure". Car, pour l'humoriste, la liberté est difficile à acquérir sur petit écran. "Je pense que ça l'a toujours été. Aujourd'hui, comme il y a tous les réseaux sociaux, tout le monde peut donner son avis".

Arnaud Tsamère renchérit : "C'est plus que ça, on ne peut absolument plus rien dire, faire, il faut tout surveiller. Il faut prendre son élan avant de parler, et aussi quand ils sont en promo. Là, je me demande si je n'ai pas telle association qui va me tomber sur le coin de la gueule parce que je suis un homme et que j'ai osé présenter un plateau d'humoristes femmes. C'est devenu absolument n'importe quoi ! Tex, etc, etc, c'est terrible !"

Et pourtant, Tania Dutel précise qu'il est encore plus difficile de faire ce métier en étant une femme : "On a moins le droit d'aborder des sujets que les hommes. Quand on parle de sexualité, on va tout de suite être vulgaire. (...) Il y a beaucoup de misogynie dans ce milieu-là, mais je crois que c'est dans tous les milieux."