Années 90 : ces 30 émissions télé qui nous manquent (2/2)

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Mickaël Frison
Qu'on ait eu 10, 20 ou 40 ans dans les années 1990, les émissions de ces années-là ont marqué nos esprits de téléspectateurs. Suite et fin de notre rétrospective sur les programmes les plus emblématiques de la décennie.

Que reste t-il des années 1990 ? Avènement d'internet, les conflits au Kosovo, en Irak, Lady Di, la fin de l'URSS... Des images se bousculent à la simple évocation de cette période. Dans les médias, ce sont des années marquées par la télé privée, l'audimat et l'explosion à venir du nombre de chaînes. Les programmes diffusés entre 1990 et 2000 ont marqué les esprits des téléspectateurs : concepts nouveaux, prémices de nos émissions d'aujourd'hui, succès retentissants... Poursuivons notre voyage dans les grilles TV des années 1990 : dans cette deuxième partie, vous avez rendez-vous avec Intervilles, Les Minikeums, 7 sur 7 et le Six minutes...

16. Coucou c'est nous (TF1) Pendant trois ans, entre 1992 et 1995, Christophe Dechavanne égaie la case 19h-20h de TF1. Avec ses fidèles Patrice Carmouze et Sophie Favier, sans oublier Pierre Bellemare, l'animateur embarque ses invités dans sa folie, entre objets insolites et ambiance cour de récré. Stoppée en plein succès sur une décision de Dechavanne avant les vacances 1994, l'émission tente un retour en janvier 1995 : un échec. Que les nostalgiques se consolent :  via sa société Coyote, Christophe Dechavanne s'amuse à publier les meilleurs moments de Coucou c'est nous sur internet.

17. Intervilles (TF1) Gap contre Sisteron. Saint-Amand-les-Eaux contre Dax. Yssingeaux contre Le-Puy-en-Velay. Arles contre Martigues. Été 1995 : TF1 fait revenir Intervilles, un jeu importé d'Italie en 1962 par Guy Lux où deux villes s'affrontent avec l'aide de leurs habitants. Sur la Une, jusqu'à 9 millions de téléspectateurs se passionnent à nouveau pour les vachettes et les pistes savonnées. Portée par Jean-Pierre Foucault, Nathalie Simon, Fabrice et Olivier Chibabodo, l'émission voit sa réputation entachée par une affaire de tricherie en 1997. Dans deux émissions auxquelles participent le Puy du Fou, on peut voir Olivier Chiabodo indiquer des chiffres, doigts sur la cuisse, comme pour aider la ville à trouver les bonnes réponses aux questions. L'animateur est écarté de l'antenne. Intervilles, déjà réapparue sur France Télévisions entre 2004 et 2008, pourrait revenir prochainement pour une soirée événement Paris / Pékin.

18. Union libre (France 2) De 1998 à 2002, Christine Bravo retrouve l'antenne de France 2, chaîne où elle a explosé six ans plus tôt avec Frou-Frou, programme incarné à 100% par des femmes, une première. L'animatrice, fraîchement revenue de son exil mexicain, propose au service public d'incarner l'Europe avec une bande de chroniqueurs francophones, un par pays de l'UE. La promesse de Bravo ? Découvrir l'actualité européenne par le petit bout de la lorgnette, entre pratiques culturelles surprenantes et innovations loufoques. Banco : avec Ray Cokes (Grande-Bretagne), Erik Svensson (Suède), Dominique Dislaire (Belgique), Ilario Calvo (Italie) ou un certain Nikos Aliagas (Grèce), Union Libre est un succès. Sa suite, Douce France, tournée vers les régions françaises, a elle fait un flop.

19. Club Dorothée (TF1) Pourquoi le Club Do' nous manque ? On en a déjà parlé plus longuement le 29 août dernier, date anniversaire de la fin du programme. Comme plusieurs noms de la décennie 1990, le Club Dorothée incarne cet esprit fédérateur qui a disparu dans la télévision d'aujourd'hui : si, en 2014, nous avons tous une centaine de chaînes et des contenus à l'infini avec internet, il y a 20 ans, enfants, ados ou ménagères se retrouvaient en grand nombre devant les mêmes programmes, nombre de réduit de chaînes oblige. Le slogan de TF1 en 2014 — "Partageons des ondes positives" — indique que la chaîne se rêve toujours en dénominateur commun de la société.

20. Les Minikeums (France 3) C'est avec MNK que France 3 parvient à rivaliser avec TF1. Inspirée des Guigols de l'info, l'émission, apparue en 1993, s'article entre sketches, parodies de films, chansons et séries. Ses principaux succès : Albert le cinquième mousquetaire, Alvin et les Chimpmunks, Les aventures de Tintin, Princesse Sisi, Princesse Starla, Les Razmokets, Denis la malice et Le bus magique. Les téléspectateurs les plus assidus à l'époque se souviendront, non sans une larme versée, de la chanson Mélissa, non ne pleure pas.

21. Six minutes (M6) Il fut un temps où l'actualité à la télévision ne se partageait pas entre Priorité au direct et la promesse d'un triptyque info-décryptage-débats 24h/24. Au contraire ! Entre 1987 et 2009, dans un souci d'économie et pour coller aux attentes d'un public que la chaîne souhaite jeune, M6 propose le Six minutes, journal tout en images incarné par un commentateur, programmé juste avant les 20 heures de TF1 et France 2. Rentrée 2009, M6 change son fusil d'épaule et lance son JT avec ce que la chaîne présente comme une révolution : le présentateur est debout. La stratégie de contre-programmation est la seule survivance de feu le Six minutes : M6 propose son journal un quart d'heure avant ses concurrents. Le Six minutes nous manque t-il vraiment ? Pas sûr, le format ne correspondant plus à notre urgence de l'actualité. Son générique, en revanche, devrait vous rappeler des souvenirs à coup sûr !

22. Graines de star (M6) Bien avant Nouvelle Star et The Voice, les apprentis chanteurs pouvaient compter sur Laurent Boyer et ses Graines de Stars. Pas seulement les chanteurs, d'ailleurs : le télé-crochet, bon enfant, sans promesse de gains ou d'albums à la clé, promettait de faire connaître les mannequins de demain, mais aussi les animateurs, comiques et imitateurs. Pari réussi, avec de jeunes pousses nommées Jenifer, Alizée, Grégory Lemarchal, Eve Angéli, Christophe Maé, Jean Dujardin ou Jérôme Commandeur !

23. Mokshû Patamû (TF1) Ceux qui souviennent de Mokshû Patamû peuvent lever la main ? Si la postérité de ce jeu n'est pas une certitude, quelques secondes du programme devraient vous rappeler de mémorables migraines de 1997. Autour de Vincent Perrot, trois tandems : un équipier répond aux questions, l'autre est embarqué dans un jeu de l'oie à la verticale. De case en case, il faut chanter, courir, attraper des cerceaux, jouer au badminton et... éviter des toboggans en forme de serpents ! Le tout en échappant à un système de croix éliminatoires, provoquées par de mauvaises réponses à des questions optionnelles. Un poil compliqué, le jeu ne survit que quelques semaines sur TF1 mais figure à tout jamais au Panthéon des concepts impossibles de la télé.

24. Hugo délire (France 3) Quand, dans 200 ans, des chercheurs se pencheront sur le concept de l'interactivité, ils remonteront jusqu'à Hugo Délire. Le principe ? À l'aide des touches de son téléphone, un jeune candidat pilote un jeu vidéo en direct, incarné par une créature nommée Hugo. Le but : accumuler des points pour remporter le cadeau du jour promis par Karen Cheryl. Entre le graphisme du jeu, le bruit du combiné et le décalage entre la diffusion du jeu en plateau et la réception sur le téléviseur du téléspectateur, Hugo Délire est devenu culte pour les enfants de la décennie 90.

25. Perdu de vue (TF1) Entre 1990 et 1997, la Une propose de reprendre des enquêtes de disparition restées au point mort. Fugues, disparitions volontaires ou possibles issues plus tragiques, Perdu de vue est sollicité par des milliers de Français chaque mois, non sans s'attirer les critiques de la presse qui juge le programme voyeuriste, lui qui s’attelle à réunir les familles en direct. Fait notable : c'est Perdu de vue qui médiatise l'affaire des Disparues de l'Yonne, ces jeunes handicapées disparues dans les années 1970.

26. TV+ (Canal+) Il fallait être branché sur Canal+ le samedi en fin de journée pour suivre TV+, émission médias, fille du Télés Dimanche de Michel Denisot. Le programme révèle trois noms dont nous sommes familiers aujourd'hui : Marc-Olivier Fogiel, Anne-Elisabeth Lemoine et Emmanuel Maubert. Pendant quatre ans, TV+ témoigne de la transformation du paysage audiovisuel : elle démarre en 1996 sur le boom de la télé par satellite et disparait mi-2000 en évoquant le succès d'un programme néerlandais intitulé Big Brother où 15 inconnus vivent dans une maison, filmés et écoutés 24h/24...

                         

27. La télé de Donkey Kong (France 2) Faire présenter ses émissions jeunesse par un personnage de Nintendo ? C'est le pari de France 2 à la rentrée 1996. Une audace qui paie : le concept tient 5 ans, porté par des séries qui rencontrent le succès, après 10 années compliquées pour les programmes enfant de la Deux, dépassée par TF1. Les ados de la fin des années 1990 frissonnent devant Chair de Poule, chantent devant S Club 7, fondent pour Alex et ses incroyables pouvoirs (mais si, souvenez-vous, elle se transformait en flaque d'eau !) et sont comme ensorcelés par Sabrina, l'apprentie sorcière.

28. 7 sur 7 (TF1) Anne Sinclair — désormais sur Europe 1 chaque samedi — son décor noir et son générique retentissant : voici les images qu'il reste de 7 sur 7, rendez-vous d'information du dimanche en fin de journée. Pour revisiter l'actualité de la semaine, la journaliste reçoit toute la classe politique mais aussi les grands noms du show-biz, de Patrick Bruel à... Madonna !

29. Les nuls, l'émission (Canal+) Ils sont les seuls à avoir réussi à importer le concept du Saturday Night Live en France : chaque samedi à 22 heures, entre 1990 et 1992, Alain Chabat, Chantal Lauby et Dominique Farrugia font rire les abonnés de Canal+ à coups de sketches, de parodies et de fausses publicités. Dans leurs scénarios loufoques, les Nuls embarquent chaque semaine un acteur : Jean Reno, Gérard Jugnot ou Gérard Lanvin se prêtent volontiers à l'exercice. Côté musique, le show est assuré par des noms du même prestige : Renaud, Rita Mistouko, Texas ou Alain Bashung comptent parmi les meilleures prestations.

30. Ciné dimanche (TF1) Nous sommes d'accord : il y a toujours un film le dimanche soir sur TF1. Ce qui nous manque et qui nous replonge immédiatement dans la décennie 1990 ? Ce générique. Caméra, bobine, néons, deux films sinon rien.