A l'info de TF1, on n'a "pas de coup de fil de Martin Bouygues"

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INTERVIEW E1 - La directrice de l'information de la chaîne, Catherine Nayl, assure que sa rédaction travaille "en toute indépendance".

La réponse. Propriété de l'industriel Martin Bouygues, TF1 essuie régulièrement des critiques sur son traitement de l'actualité. En décembre, Xavier Niel, le fondateur de Free Mobile, avait lancé une pique à son concurrent sur le marché des télécoms. "Il fait un travail de lobbying exceptionnel, n'hésitant pas à utiliser le 20 Heures sur TF1 comme un outil", avait-il affirmé. Plus récemment, en février, l'animateur Jean-Jacques Bourdin a pour sa part pointé du doigt la proximité de la Une avec les autorités publiques, en évoquant le cas de Claire Chazal : "elle travaille pour une entreprise, TF1, qui est une entreprise qui travaille avec l'Etat , ce que je regrette". Des critiques catégoriquement réfutées par Catherine Nayl, au micro du Grand Direct des médias, jeudi, sur Europe 1.

"En toute indépendance". "A TF1, nous faisons notre métier en toute indépendance. On n'a pas à répondre de quoi que ce soit à TF1 à notre actionnaire principal", a-t-elle martelé. "Je n'ai pas coup de fil de Martin Bouygues, Claire Chazal pas plus que Gilles Bouleau ou Jean-Pierre Pernaut n'en ont. On fait notre travail comme il faut le faire."

Jean-Jacques Bourdin avait également estimé que Claire Chazal n'était "pas très bonne" dans l'exercice de l'interview politique, prenant pour exemple l'interview de Dominique Strauss-Kahn après l'affaire du Sofitel. "Tout ceci est totalement injuste et surtout sans fondement", a rétorqué Catherine Nayl. Mais pour elle, "quand vous êtes la chaîne leader, vous êtes la chaîne que tout le monde attaque, il faut aussi accepter ça".

Pernaut a "eu raison avant les autres". La patronne de l'information de la chaîne a également défendu sur le JT de 13 Heures de Jean-Pierre Pernaut, largement leader sur sa tranche horaire. "Jean-Pierre, son journal, c'est une sorte de porte-avions", a comparé Catherine Nayl. "Il a sans doute eu raison avant les autres, notamment sur le principe de proximité, d'aller chercher l'information pas simplement autour du périphérique et intra-muros, mais un peu partout en France".