«Votez pour les mettre dehors» : aux États-Unis, la colère des pro-droit à l'avortement

  • Copié
Aviva Fried, édité par Laura Laplaud

La décision de la Cour suprême de révoquer l’arrêt Roe v. Wade continue de bouleverser les Américains. Dans le Missouri, où l’avortement est désormais interdit, la mobilisation ne faiblit pas et elle se fait plus politique, avec désormais en ligne de mire les élections de mi-mandat, au mois de novembre prochain.

Après la révocation du droit à l'avortement aux États-Unis la semaine dernière, l'État du Missouri vient de l'interdire sur son territoire. Cet État de l'ouest américain est le premier à avoir pris cette décision. Pour les défenseurs de l'interruption volontaire de grossesse (IVG), il ne reste qu'un seul espoir : les élections de mi-mandat en novembre prochain.

"On verra des femmes enceintes traitées comme des criminelles"

"Votez pour les mettre dehors", tel est le cri de ralliement de centaines de personnes rassemblées dans la petite ville de Columbia, dans le Missouri. Sous un soleil de plomb, ils défilent pour crier leur colère face à la politique de leur État qui interdit totalement l'avortement. Anna est venue avec sa grand-mère. "Mon corps a moins de droit que celui de ma grand-mère. Je suis déçue de voir la direction que prend ce pays", lance-t-elle.

L'émotion est toujours là, mais les pro-choix réclament de l'action. Sur une scène improvisée devant le palais de justice de la ville, des orateurs se succèdent pour encourager les gens à voter. "En novembre, si vous ne votez pas pour des candidats pro-choix, on verra des femmes enceintes traitées comme des criminelles parce qu'elles essayent de gérer leur vie."

Pour les candidats déjà en campagne, l'avortement est un thème essentiel. C'est le cas pour Trish Gunby, l'une des quelques députés démocrates à l'Assemblée locale du Missouri, qui a très peur pour l'avenir. "Je pense que nous sommes en train de devenir un état religieux fasciste. Tout le monde doit se réveiller et être présent surtout aux urnes", s'exclame-t-elle. La décision de la Cour suprême pourrait galvaniser les électeurs démocrates mais rien ne garantit que cela suffise à changer le paysage politique américain.