Venezuela : quand Juan Guaido apprend en plein meeting que des soutiens de Nicolas Maduro menacent sa famille

Federico Parra / AFP
Avec sa fille dans les bras et aux côtés de son épouse, Juan Guaido a dénoncé l'intimidation venue selon du clan Maduro. © Federico Parra / AFP
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Pascal Meinau, à Caracas (Venezuela), édité par Thibaud Le Meneec , modifié à
Jeudi, le président autoproclamé du Venezuela, Juan Guaido, a mobilisé les spectateurs de son meeting à Caracas pour venir en aide à sa famille, menacée par les forces spéciales aux ordres de Nicolas Maduro.
REPORTAGE

"Ils ne vont pas m'intimider", assène-t-il, avec son enfant dans les bras et son épouse à ses côtés. Jeudi, alors qu'il venait d'écourter un discours devant ses soutiens à Caracas, capitale du Venezuela, le président autoproclamé du pays Juan Guaido s'en est ouvertement pris à la "dictature" de Nicolas Maduro, qu'il tente de chasser du pouvoir. 

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"Venez voir ce qu'ils font !". Un peu plus tôt, Juan Guaido était en train de présenter son plan de redressement économique du pays. Après une heure de meeting économique au forum de l'Université Centrale du Venezuela, il change subitement de sujet et annonce, devant une salle médusée, que les FAES, les forces spéciales aux ordres de Nicolas Maduro, ont été repérées devant sa maison. "En ce moment même, les FAES sont chez moi. La dictature croit qu’elle va nous intimider", lance-t-il à ses partisans.

" Ma fille de 20 mois est à la maison. Ils seront responsables si quelque chose lui arrive "

Sa femme monte alors sur scène et embrasse son mari, qui reprend la parole, ému aux larmes. "Ma fille de 20 mois est à la maison. Ils seront responsables si quelque chose lui arrive", prévient-il. "Je vous le dis, je vais chercher ma fille. Je vous invite à me suivre, pas seulement pour ma famille, mais pour tous ces enfants kidnappés, assassinés. Les députés, les diplomates, venez voir ce qu’ils font !" La salle se vide en une fraction de secondes et un convoi d’une cinquantaine de voiture s’élance en klaxonnant à travers les rues de la ville. On découvre alors que le président autoproclamé vit dans une tour à la peinture défraîchie, dans un quartier modeste.

Guaido dénonce la volonté de "faire peur". Quelques minutes plus tard, Juan Guaido ressort de son immeuble avec sa fille dans les bras. "Ce que l’on sait, c’est que des militaires sur des motos et dans une camionnette ont demandé Fabiana [sa femme, NDLR] et notre famille. Ils voulaient nous faire peur. Il est évident qu’ils n’ont pas réussi. À tous ces fonctionnaires je le dis : ne franchissez pas la ligne rouge. Pensez à vos familles, pensez au code d’honneur." Menacé, le président autoproclamé entend désormais changer régulièrement de domicile, notamment grâce à des militants qui lui prêtent leur appartement ou leur maison.

Fort du soutien du Parlement européen et de l'administration Trump, Juan Guaido a présenté jeudi son plan qui repose sur plusieurs axes : répondre à l'urgence humanitaire (santé, aliments), "freiner brusquement l'inflation", relancer l'industrie pétrolière et rétablir les services publics.