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Ukraine-Russie : que change l'élection du comédien Volodymyr Zelensky ?

Margaux Lannuzel avec AFP . 2 min
Le comédien a été élu à une large majorité, dimanche.
Le comédien a été élu à une large majorité, dimanche. © AFP

Élu à une large majorité des voix, dimanche, le novice de la politique rebat les cartes dans une région instable, où il ambitionne de ramener la paix.

Son adversaire, le président sortant Petro Porochenko, en avait fait l'argument phare de sa campagne : "Un acteur sans expérience ne peut pas faire la guerre avec l'agresseur russe". Les Ukrainiens en ont jugé autrement, dimanche, en élisant à une large majorité Volodymyr Zelensky , un humoriste de 41 ans, habitué à tourner en dérision, sur scène… les hommes politiques de son pays. Gratifié de plus de 73% des voix, ce novice rebat les cartes dans une région instable. Lors de sa première conférence de presse post-victoire, il a dit vouloir "relancer" le processus de paix de Minsk et mettre fin au conflit qui dure depuis cinq ans.

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La promesse de régions conservées par l'Ukraine. Car Volodymyr Zelensky hérite d'un conflit à l'origine de près de 13.000 morts depuis 2014, qui prive l'Ukraine de contrôle sur le bassin houiller et industriel du Donbass, et sur une partie de sa frontière avec la Russie. Dans cette zone, Kiev et les Occidentaux accusent Moscou de soutenir militairement les séparatistes pro-russes, ce que dément le Kremlin. Les accords de Minsk, signés début 2015 sous l'égide de Paris, Berlin et Moscou, ont permis de réduire l'intensité des combats sans mettre fin à la guerre, ni lui apporter de solution politique.

Le nouveau président - et donc chef des Armées, qui a émis l'idée d'associer les Etats-Unis ou le Royaume-Uni au processus de paix, parviendra-t-il à sortir de cette impasse ? S'il entend dialoguer personnellement avec Vladimir Poutine, Volodymyr Zelensky est toujours resté ferme sur un point : les zones annexées par la Russie doivent revenir pleinement dans le giron ukrainien, sans statut particulier.

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Une "guerre de l'information" et des mesures humanitaires. Plutôt que d'opter pour une solution militaire, Volodymyr Zelensky pourrait donc tenter de négocier de nouveaux accords, ou de faire peser sur Moscou la menace de sanctions impliquant davantage de pays occidentaux. Dimanche, il a qualifié de "priorité numéro un" le retour dans leur pays de "tous (les) prisonniers", notamment militaires. Pendant la campagne, il a également promis une "guerre de l'information" visant à convaincre les habitants des territoires frontaliers que l'Ukraine "a besoin d'elles" et des mesures humanitaires" en leur direction.

Et cette "guerre de l'information" ne semble pas s'arrêter aux frontières du pays : "Regardez-nous ! Tout est possible !", a lancé Volodymyr Zelensky dans son discours de dimanche, à l'adresse des États "de l'espace post-soviétique". Un clin d'oeil à la population russe, dirigée par Vladimir Poutine depuis vingt ans ? Tandis que le président n'a pas officiellement réagi, le Premier ministre Dmitri Medvedev a sobrement indiqué voir dans cette élection "une chance d'amélioration" des relations bilatérales entre les deux pays mais ne pas avoir d'"illusions". "Il est pour le moment trop tôt pour évoquer (...) la possibilité d'un travail en commun. Il ne sera possible de juger qu'avec des cas spécifiques", a de son côté averti le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.

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En attendant les premiers contacts officiels entre les deux parties belligérantes, le nouveau président a aussi reçu les félicitations de tous les dirigeants occidentaux, y compris, par téléphone, celles de Donald Trump et d'Emmanuel Macron. À noter que son ambitieux programme devra composer avec une situation financière délicate - la justice a annulé le sauvetage de la première banque du pays à trois jours du second tour - et une absence de majorité parlementaire, les législatives n'étant prévues qu'à la fin du mois d'octobre. Il fera aussi face à une "opposition forte", selon les mots du président déchu Petro Porochenko, qui a promis de ne pas quitter la politique.

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