Ukraine : au moins six morts et des dizaines de blessés dans l'attaque d'un hypermarché à Kharkiv

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avec AFP / Crédits photo : SERGEY BOBOK / AFP , modifié à
Une frappe russe sur un hypermarché de bricolage à Kharkiv, deuxième ville d'Ukraine, a causé la mort d'au moins six personnes et a blessé 38 autres personnes ce samedi. "La France partage la peine des Ukrainiens et reste pleinement mobilisée à leurs côtés", a écrit Emmanuel Macron.
L'ESSENTIEL

Au moins six personnes ont été tuées et une quarantaine blessées samedi dans une frappe russe sur un hypermarché de bricolage à Kharkiv, deuxième ville d'Ukraine, une attaque qualifiée d'"ignoble" par le président ukrainien. Selon le gouverneur régional, Oleg Synegoubov, cette attaque russe a été réalisée à l'aide de deux bombes aériennes guidées. "Malheureusement il y a déjà quatre morts" et "38 blessés", avait-il indiqué, précisant que deux des tués étaient des "hommes qui travaillaient dans l'hypermarché", et avant qu'un nouveau bilan fasse état de six morts et plus de 40 blessés.

Les principales informations :

  • Six personnes sont mortes et une quarantaine ont été blessées dans une frappe russe sur un hypermarché de bricolage à Kharkiv
  • Emmanuel Macron juge "inacceptable" la frappe russe sur un hypermarché
  • Les forces russes ont également lancé plusieurs attaques samedi dans la région

10.000 mètres carrés brûlés

Des images diffusées sur les réseaux sociaux ukrainiens montrent le bâtiment de l'hypermarché Epitsentr au toit éventré dont s'échappe une énorme colonne de fumée noire, les pompiers arrosant d'eau l'incendie déclenché par les frappes. Selon les pompiers, l'incendie a brûlé 10.000 mètres carrés mais il est contenu. Toujours en uniforme, Lioubov, une femme de ménage de l'hypermarché, a raconté comment elle a fui du magasin. "C'est arrivé brusquement. Au début nous n'avons pas compris, tout est devenu noir et tout a commencé à tomber sur nos tête", a-t-elle dit. "Heureusement que mon téléphone s'est allumé, grâce à sa torche j'ai trouvé où j'étais, mais devant nous tout brûlait déjà".

La chaîne d'hypermarchés Epitsentr vend de l'électroménager et des produits de bricolage. "La Russie a porté un nouveau coup brutal à notre ville de Kharkiv - un hypermarché de construction - samedi, en plein milieu de la journée", a dénoncé le président Volodymyr Zelensky sur Telegram, condamnant une attaque en plein jour sur une cible "clairement civile".

Macron juge "inacceptable" la frappe russe sur un hypermarché

Emmanuel Macron a jugé "inacceptable" la frappe russe sur un hypermarché de bricolage à Kharkiv, deuxième ville d'Ukraine, qui a fait au moins quatre tués et des dizaines de blessés selon Kiev. "La France partage la peine des Ukrainiens et reste pleinement mobilisée à leurs côtés", a écrit sur X le chef de l'Etat en déplorant les "nombreuses victimes" après cette frappe, "des enfants, des femmes, des hommes", "des familles".

L'agence étatique russe TASS a cité une source sécuritaire russe qui a affirmé qu'une frappe de missile avait détruit un "entrepôt militaire et un poste de commandement" dans le bâtiment. Le gouverneur régional a indiqué qu'il n'y avait "aucun contact avec certains membres du personnel" et que "selon nos informations, des visiteurs pourraient toujours se trouver dans le bâtiment". "Seuls des fous comme Poutine sont capables de tuer et terroriser les gens de façon aussi ignoble", a fustigé M. Zelensky, s'en prenant au président russe qui a ordonné à ses troupes d'attaquer l'Ukraine en février 2022.

"Donnez-nous une défense antiaérienne, sauvez des gens"

Samedi soir, une nouvelle frappe a touché le centre de Kharkiv, blessant 14 personnes dans une zone où se trouvent un bureau de poste, un salon de coiffure et un café, selon le maire de la ville Igor Terekhov. Le président ukrainien a une nouvelle fois appelé ses alliés occidentaux à fournir davantage de systèmes de défense antiaérienne à son pays. "Si l'Ukraine disposait de suffisamment de systèmes de défense antiaérienne et d'avions de combat modernes, de telles frappes russes auraient été impossibles", a-t-il plaidé. "Chaque jour, nous lançons un appel au monde : donnez-nous une défense antiaérienne, sauvez des gens".

La ville de Kharkiv, qui comptait 1,5 million d'habitants avant la guerre et est située près de la frontière russe dans le nord-est de l'Ukraine, est visée régulièrement par les forces de Moscou, qui ont aussi lancé le 10 mai une offensive terrestre dans la région. Cette offensive leur a permis de s'emparer de plusieurs localités et de forcer Kiev à dépêcher des renforts dans le secteur. L'Ukraine a toutefois assuré vendredi que cet assaut avait été "arrêté".

D'autres attaques lancées par les forces russes

Les forces russes ont également lancé plusieurs attaques samedi dans la région. Elles ont bombardé le village de Koupiansk-Vouzlovyi, un noeud ferroviaire de la région de Kharkiv proche de la frontière, blessant cinq personnes, a annoncé le bureau du procureur régional dans un communiqué. Selon la même source, deux véhicules civils, dont une ambulance, ont été visés par des tirs.

Dans la même région, la Russie a bombardé le district de Koupiansk, endommageant une usine et des bâtiments d'habitation, d'après le bureau du procureur. Dans l'est, dans la région de Donetsk, un bombardement a tué samedi une femme de 40 ans et blessé quatre personnes, selon le gouverneur régional Vadim Filachkine.

En Russie, le gouverneur de la région de Belgorod, frontalière de l'Ukraine, a déclaré samedi que deux personnes y avaient été tuées dans un bombardement ukrainien. "Les forces armées ukrainiennes ont tiré sur le village d'Oktiabrski à l'aide d'un lance-roquettes", a écrit Viatcheslav Gladkov sur Telegram, précisant qu'un "homme et une femme ont été" mortellement "blessés par des éclats d'obus".