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Nicolas Tonev (envoyé spécial à Kramatosk), édité par Gauthier Delomez
Dans l'est de l'Ukraine, les habitants de la ville de Kramatorsk restent traumatisés deux mois après le bombardement de la gare, qui avait fait 50 morts début avril. Les combats intenses ne se déroulent qu'à une centaine de kilomètres de là, à Severodonetsk. L'envoyé spécial d'Europe 1 Nicolas Tonev a rencontré des habitants qui gardent espoir.
REPORTAGE

Le 8 avril dernier, dans la ville de Kramatorsk dans le Donbass, la gare avait été bombardée par l'armée russe, faisant plus de 50 morts. Une date qui résonne douloureusement pour les habitants, traumatisés par ce drame alors que l'invasion russe de l'Ukraine dure depuis plus de 110 jours. Des habitants qui vivent en permanence dans les fracas des sirènes d'alerte aux bombardements, comme le rapporte l'envoyé spécial d'Europe 1 Nicolas Tonev. Cette sirène se traduit en un son lancinant, envahissant, abrutissant. Le front vient par haut parleur dans les rues de la ville.

Pourtant, Irina se trouve devant son magasin d'alimentation ouvert, pimpante et indifférente. "C'est du matin au soir, 24 heures sur 24, ces sirènes d'alerte aux bombardements", décrit-elle au micro de notre envoyé spécial en Ukraine. "Je ne les remarque plus, je ne les entend plus. Ça fait trois mois que ça dure", souffle-t-elle.

Des clients de plus en plus nombreux

À la tête de cette épicerie, Irina est aux premières loges pour observer ce qui se passe en ville. Une première remarque paradoxale, c'est que les clients sont de plus en plus nombreux. "Ces deux dernières semaines, il y a eu une tendance étrange : plus le front se rapproche, plus il y a de gens qui reviennent en ville", explique une habitante au micro de Nicolas Tonev.

"Je pense que les gens partis il y a deux ou trois mois, selon ma supposition, ils rentrent à la maison parce qu'ils n'ont plus d'argent pour payer l'exil", ajoute-t-elle.

Les mots rassurants des soldats ukrainiens

Une deuxième remarque : des soldats en permission se rendent dans cette épicerie. "Ils nous rassurent toujours et disent 'Ne vous inquiétez pas, nous ne les laisseront pas arriver à Kramatorsk. Tout ira bien', et nous les croyons", avance Irina. "Nous espérons parce que si tu n'espères pas, et si tu ne crois pas en des moments pareils, à quoi bon vivre ?", s'interroge-t-elle.

À la nuit tombante, Irina rentre chez elle. Au loin, on peut encore entendre des grondements inquiétants, alors que Severodonetsk, en proie à de lourds combats, ne se trouve qu'à une centaine de kilomètres de la ville.