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Rémy Trieau, avec AFP , modifié à
Une forte explosion a retenti dans une rue très fréquentée au cœur d'Istanbul ce dimanche après-midi. Le président turc Recep Tayyip Erdogan a dénoncé un "vil attentat" qui a fait "six morts et 53 blessés", selon un dernier bilan. Sur place, un large cordon de sécurité a été mis en place par crainte d'une seconde explosion.

La panique s'est emparée du cœur d'Istanbul, en Turquie, ce dimanche après une forte explosion dans l'artère commerçante très fréquentée d'Istiklal. Le président turc Recep Tayyip Erdogan a dénoncé un "vil attentat" qui a fait "six morts et 53 blessés", selon un dernier bilan, dimanche à Istanbul, a-t-il déclaré en direct à la télévision. "Les premières observations laissent subodorer un attentat terroriste", a affirmé le président, devant la presse, en ajoutant qu'"une femme y serait impliquée", sans autre précision.

Des rumeurs ont couru immédiatement après l'explosion, concernant une attaque suicide, sans aucune confirmation ni preuve. "Les auteurs de ce vil attentat seront démasqués. Que notre population soit sûre que les auteurs seront punis", a-t-il promis, deux heures après l'explosion survenue dans l'artère commerçante d'Istiklal. "Les tentatives de piéger la Turquie et la nation turque dans la terreur ne pourront atteindre leur but ni aujourd'hui ni demain, pas plus que cela a été le cas hier", a assuré le président.

La crainte d'une seconde explosion

Moins d'une heure après les faits, le Haut conseil audiovisuel turc (RTUK) a d'ailleurs interdit aux médias audiovisuels de diffuser des images de la scène. Selon la vidéaste de l'AFP qui s'est rendue sur place, la police a établi un large cordon de sécurité pour empêcher l'accès à la zone meurtrie par crainte d'une seconde explosion. Un imposant déploiement de forces de sécurité barre également tous les accès.

"J'étais à 50-55 mètres de distance, il y a eu soudain un bruit d'explosion. J'ai vu trois ou quatre personnes à terre" a déclaré un témoin, Cemal Denizci, 57 ans, à l'AFP. "Les gens couraient en panique. Le bruit était énorme. Il y a eu une fumée noire. Le son était si fort, presque assourdissant", a-t-il rapporté.

La zone a été entièrement évacuée. La police a bouclé les accès à la rue Istiklal et aux rues adjacentes, et les hélicoptères survolaient le centre ville où résonnaient de nombreuses sirènes. Des familles avec des enfants dans les bras tentaient de fuir le quartier en courant. Dans le quartier voisin de Galata, beaucoup de boutiques ont baissé leurs rideaux. Des passants et touristes continuaient de déambuler, beaucoup moins qu'à l'accoutumée, certains avec leurs achats à la main, mais d'autres, arrivés en courant du lieu de l'explosion, avaient les larmes aux yeux, a constaté un journaliste de l'AFP.

Istanbul, déjà touchée par le passé

Selon des images diffusées sur les réseaux sociaux au moment de l'explosion, celle-ci, accompagnée de flammes, a été entendue de loin et a déclenché aussitôt un mouvement de panique avec des gens courant en tous sens. Un large cratère noir est visible sur ces images, ainsi que plusieurs corps à terre gisant à proximité. L'émotion est intense à Istanbul, déjà durement éprouvée par le passé.

La rue Itstiqlal avait déjà été touchée par le passé, lors d'une campagne d'attentats en 2015-2016 qui avait visé plusieurs villes turques dont Istanbul. Revendiquées en partie par le groupe jihadiste Etat islamique, ces attaques avaient fait près de 500 morts et plus de 2.000 blessés.